MONTRÉAL, le 9 mars – Prenant fin vendredi soir, la 178e Assemblée générale annuelle de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal a été marquée par un appui massif au mouvement étudiant contre la hausse des frais de scolarité et pour la gratuité scolaire. Depuis sa fondation en 1834, la SSJB a joué un rôle important pour favoriser l’accès à l’éducation, notamment par les cours publics du Monument national qui furent les précurseurs de l’École des Beaux-Arts, de l’école technique et des HEC, ainsi que par la création de la Fondation du Prêt d’Honneur en 1945.
Une proposition d’urgence a condamné le nouveau programme de maîtrise totalement en anglais au HEC. « Le fondateur du Mouvement Québec français, François-Albert Angers, qui a également créé l’Institut d’économie appliquée de HEC Montréal, a dû se retourner dans sa tombe », s’est exclamé le président de la SSJB, Mario Beaulieu. Il considère que la présence grandissante de l’anglais aux HEC, à l’Université de Montréal et à l’UQÀM est intrinsèquement liée au surfinancement complètement disproportionné du réseau universitaire anglophone. Compte tenu de l’importance de la langue anglaise dans la mondialisation des marchés, et particulièrement dans notre contexte nord-américain, les universités anglophones bénéficient déjà un pouvoir d’attraction énorme. En finançant un nombre de places quasi-illimité dans ces institutions, le gouvernement du Québec crée une pression énorme sur les universités francophones. Au niveau collégial, les établissements anglophones reçoivent 16 % du financement gouvernemental alors que la minorité historique anglophone ne représente que 8,2 % de la population québécoise. Au niveau universitaire, la disproportion s’accentue alors que 27 % du financement est injecté dans le réseau anglophone.
L’assemblée s’est déroulée dans un enthousiasme certain face à la vigilance renouvelée des médias à l’égard du débat linguistique. « Au moment ou l’avenir du français au Québec est menacé plus que jamais, il est rassurant de voir que les efforts des dernières années pour rétablir le Mouvement Québec français commencent à porter leurs fruits de façon plus percutante », a fait valoir Mario Beaulieu en invitant les militantes et les militants à redoubler d’ardeur.
La SSJB entend jouer un rôle moteur au sein du réseau « Cap sur l’indépendance » et poursuivre ses actions pour la promotion de l’histoire et de la fierté nationale. Soulignons aussi que l’Assemblée générale a élu sept membres de son Conseil général, soit l’historien Robert Comeau, porte-parole de la Coalition pour l’histoire; l’administrateur Jules Gagné ; la militante indépendantiste et féministe, France Langlais; le jeune juriste et étudiant à la maîtrise, Maxime Laporte, qui est également le nouveau coordonnateur du réseau Cap sur l’indépendance ; Christian Gagnon, organisateur de nombreuses événements de commémoration, ainsi que les anciens présidents de la SSJBM Gilles Rhéaume et Marcel Henry.
La SSJB constitue la plus ancienne institution militante toujours active pour la promotion et la défense des intérêts de ce peuple formé majoritairement des descendants de la Nouvelle-France, qu’on appelait le peuple canadien puis canadien français et québécois, incluant tous ceux et toutes celles qui l’ont adopté au fil du temps. Parmi les anciens présidents les plus connus, citons Jacques Viger, Georges-Étienne Cartier, Laurent-Olivier David, Olivar Asselin, Victor Morin, François Albert-Angers, Jean-Marie Cossette, Nicole Boudreau et Jean Dorion.
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