Diane de Courcy a affirmé que si le Parti Québécois était réélu, elle travaillerait à ce que le Québec ne bascule pas dans le bilinguisme systématique et institutionnel.
Diane de Courcy a affirmé que si le Parti Québécois était réélu,
elle travaillerait à ce que le Québec ne bascule pas dans le bilinguisme systématique et institutionnel.

Diane de Courcy a affirmé que si le Parti Québécois était réélu, elle travaillerait à ce que le Québec ne bascule pas dans le bilinguisme systématique et institutionnel. Avec un gouvernement péquiste majoritaire, elle travaillera à refaire de la question linguistique une question prioritaire. Et elle a donné pour exemple de cette bilinguisation inquiétante de la métropole l’apparition, depuis quelques années, de cet exaspérant «bonjour/Hi» qu’on nous impose à peu près tout le temps lorsqu’on entre dans un commerce.

C’est un excellent exemple qui montre bien à quel point la bilinguisation du Québec n’est pas un fantôme insaisissable mais une réalité inscrite dans la vie quotidienne. Nous pouvons tous en faire l’expérience. Que dit le «Bonjour-Hi»? Que les deux langues sont disponibles ou si on préfère, que le français n’est qu’une langue sur deux au Québec. Qu’entre les deux langues, chacun peut choisir celle qu’il veut selon ses préférences individuelles. Ce qu’on dit, c’est que le français n’est pas nécessaire dans la vie sociale parce qu’à tout moment, on peut basculer vers l’anglais.

C’est évidemment un problème majeur. Car la langue n’est pas une référence individuelle mais par définition une référence collective. Et cette bilinguisation, qu’on ne se fasse pas d’illusion, témoigne d’une terrible régression du statut du français. Rappelons l’histoire: l’objectif de la loi 101 n’était pas de garantir les droits des francophones à évoluer dans leur langue dans une société bilingue, mais de mettre la langue française au pouvoir. Il s’agit d’un objectif que nous parvenons de moins en moins à assumer. Au nom de la «mondialisation», on abandonne peu à peu l’idée d’une langue nationale. […]
 

Que faire, ici, pour restaurer le pouvoir du français et le français au pouvoir? Évidemment, on ne fera pas une loi sur la «bonjour/hi». Mais les entreprises ont une responsabilité morale et culturelle majeure : celle de conserver le visage français de Montréal. Les individus aussi ont le droit et le devoir de faire connaître leur exaspération devant ce mépris du français. Ici, la courtoisie devrait se conjuguer avec la fermeté.  Mais fondamentalement, c’est d’une refondation de la loi 101 dont nous avons besoin, qui l’adaptera à la nouvelle époque dans laquelle nous vivons, qui saura la réparer où on l’a brisé et qui saura aussi l’étendre dans les domaines où elle doit être étendue. L’État doit jouer son rôle.

Mais fondamentalement, c’est un principe vital qu’il faut rappeler : le Québec n’est pas une société bilingue mais une nation francophone. Et le rôle de l’État est de s’assurer qu’il le demeure, en utilisant raisonnablement mais fermement les moyens qui sont les siens pour s’assurer que le français demeure le coeur vivant de la culture de convergence québécoise.