Article de Marco Fortier et Vincent Larouche paru dans Rue Frontenac le 3 avril 2011
Le président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, Mario Beaulieu, a été encore plus cinglant. « Ce genre de problèmes techniques reflète le dossier dans son ensemble. C’est-à-dire que le Parti libéral, tout comme les conservateurs d’ailleurs, a des positions qui aboutissent à l’affaiblissement du français. Le bilinguisme à la Trudeau, c’est déjà clair que c’est un échec », a-t-il affirmé.
Le lancement de la plateforme du Parti libéral du Canada en direct sur le Web, présenté comme « une première au Canada », a été marqué par un cafouillage embarrassant, dimanche. Pendant une grande partie de l’événement, le français a été évacué car la traduction française ne fonctionnait pas, alors que la traduction anglaise enterrait systématiquement toutes les interventions que le chef a pu faire dans la langue de Molière.
Cet accroc linguistique plonge dans l’embarras le Parti libéral, qui a introduit le bilinguisme officiel au pays. Un militant québécois bien connecté au sein du parti a confié à Rue Frontenac, sous le couvert de l’anonymat, qu’il s’agissait d’un faux pas embarrassant et inacceptable.
Le porte-parole du PLC, Marc Roy, estime plutôt de son côté que le pépin aurait duré à peine une quinzaine de minutes et qu’il a affecté la diffusion sur Internet seulement. Les gens présents sur place, y compris les médias qui s’étaient déplacés pour l’événement, enregistré dans un hôtel d’Ottawa, ont eu droit à des portions de discours en français et une traduction simultanée vers cette langue lors des passages en anglais.
« Il y avait un glitch électronique. Il y avait une traduction simultanée en tout temps, mais le son du français a été branché sur l’anglais. Comme dans toute grosse présentation, il peut y avoir des pépins techniques », dit-il.
Carl Vallée, attaché de presse du chef conservateur, Stephen Harper, s’est moqué des déboires des libéraux en suggérant que Michael Ignatieff avait peut-être peur que certains auditeurs remarquent des lacunes dans son programme s’il parlait français.
« Ce n’est pas surprenant. Ignatieff ne voulait sans doute pas que les Québécois réalisent qu’il n’y a pas d’entente sur l’harmonisation avec le Québec dans sa plateforme », a-t-il déclaré à Rue Frontenac.
Le président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, Mario Beaulieu, a été encore plus cinglant. « Ce genre de problèmes techniques reflète le dossier dans son ensemble. C’est-à-dire que le Parti libéral, tout comme les conservateurs d’ailleurs, a des positions qui aboutissent à l’affaiblissement du français. Le bilinguisme à la Trudeau, c’est déjà clair que c’est un échec », a-t-il affirmé.