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Des souverainistes prêts à «accueillir» le prince Charles

Article de Fannie Olivier paru dans Cyberpresse le 8 octobre 2009.

«C’est sûr que nous, on est prêts à protester, à signifier notre mécontentement, et à profiter de cet événement-là pour rappeler tout le passé ethnocidaire de la Couronne britannique envers les francophones à travers l’Amérique», a affirmé le président de la SSJB, Mario Beaulieu, en entrevue à La Presse Canadienne, jeudi.

Des groupes souverainistes préparent un «accueil» tout particulier au prince Charles, qui visitera le Québec en novembre après pas moins de 33 ans d’absence.

Même si le lancer de la tomate, de l’oeuf ou de tout autre projectile alimentaire ne devrait pas être à l’ordre du jour, ils promettent des manifestations ponctuant le passage du prince de Galles, accompagné de sa femme, Camilla Parker-Bowles, en visite officielle au Canada du 2 au 12 novembre.

La dernière fois que le prince Charles a mis les pieds au Québec, c’était pour les Jeux olympiques de Montréal à l’été 1976.

Trois décennies et deux référendums sur l’indépendance du Québec plus tard, il répétera l’expérience, en espérant sans doute que les esprits se seront un peu calmés depuis dans la province.

Son itinéraire l’amènera d’un bout à l’autre du Canada, mais il devrait s’arrêter à Montréal et Gatineau, bien que circulaient jeudi des rumeurs à l’effet que le saut en Outaouais pourrait être annulé.

Tant le Réseau de résistance du Québécois (RRQ) que la Société Saint-Jean Baptiste (SSJB) préparent des «événements» pour leur visite, sans toutefois pouvoir en parler ouvertement pour l’instant.

«C’est sûr que nous, on est prêts à protester, à signifier notre mécontentement, et à profiter de cet événement-là pour rappeler tout le passé ethnocidaire de la Couronne britannique envers les francophones à travers l’Amérique», a affirmé le président de la SSJB, Mario Beaulieu, en entrevue à La Presse Canadienne, jeudi.

L’ancien membre du FLQ et militant, Pierre Schneider, a indiqué pour sa part que des «coups d’éclat» étaient à prévoir de la part du Comité national républicain, mais qu’ils resteraient secrets jusqu’à leur exécution pour ne pas gâcher l’effet de la surprise. Il a rappelé que la grande majorité des Québécois s’opposaient à la monarchie.

Aucun député du Bloc québécois ou du Parti québécois ne devrait participer à ces manifestations, cependant, selon les attachés politiques de ces deux partis souverainistes.

M. Beaulieu prépare une lettre qu’il entend envoyer à la famille royale pour lui demander d’annuler la visite, soulignant que le couple n’est pas la bienvenue au Québec.

«Je pense que la Couronne britannique, tant que la question nationale au Québec reste aussi vive, devrait s’abstenir de venir au Québec», a-t-il expliqué.

Non-violence

Le Québec est loin d’être la destination chouchou de la famille royale. En 1964, des émeutes entourant la venue de la reine Elizabeth II dans la Vieille Capitale, connues sous le nom du «samedi de la matraque», ont marqué l’imaginaire collectif des Québécois.

Dans les décennies qui ont suivi, la reine a soigneusement évité la province où elle avait reçu un accueil glacial, s’y rendant principalement pour des événements qu’elle ne pouvait manquer, comme l’Expo 67 et les Jeux olympiques de 1976.

La dernière visite de la reine au Québec remonte à 1992, alors qu’elle avait brièvement traversé la rivière des Outaouais pour assister à une réception au Musée canadien des civilisations, à Hull.

Pour Patrick Bourgeois, du RRQ, il n’est pas impossible que le prince Charles se sente davantage en confiance, désormais, parce qu’il aurait l’impression que le mouvement souverainistes au Québec est effrité.

«On ne se contera pas d’histoires, on n’est pas dans un contexte super facile pour les indépendantistes (…), mais une chose est sûre, la base militante n’est pas si désorganisée que cela», a-t-il affirmé.

S’ils réservent des surprises à la famille royale, les groupes qui prévoient manifester assurent malgré tout qu’ils le feront dans un esprit de non-violence.

«On n’a pas besoin de poser des actes violents comme on l’a fait dans le passé pour faire parler, à travers le monde, que le Québec ne veut pas de la monarchie. En utilisant notre imagination, il y a moyen de faire des choses», a assuré M. Schneider.

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