Slam d’Antony Fortin
Je suis celui qui ondule sans scrupules nuit et jour au gré du temps et du vent sur le grand mat du parlement. Pour le moment
Je suis de fils entrecroisés comme le peuple que je représente
Méandre
21 janvier 1948
Emblèmes du québec :
Harfang des neiges, bouleau jaune, iris versicolore. Je me souviens
Je suis le retour de la neige à la nappe phréatique
Je suis de roc cuprifère
Je suis un tissu métissé taillé au silex serti d’un carré de lys qu’on a laissé scintiller aux quatre coins d’un abysse bleuté.
Je suis un cipâte de culture qu’un but commun cimente
J’ai abrillé plus d’un défunt pour son dernier repos
Je suis d’innombrables nuits sur les routes infinies
arpantant terres arables et collines arondies
Ces lacets d’asphalte Jallonnée d’un chapelets de haltes
traversent comme des veines mon pays de malt et de cobalt
Je suis des mains froides de novembre
Je suis de Montréal ville électrique, ville électrisante
Cette île qui vit et vibre sur une note grisante
Je suis la réalité des chrysanthèmes du mois d’octobre
un peuple qui fut confronté à lui-même devant l’opprobre
mais le miroir de la conscience
Je suis d’avenir éolien
Je suis l’eau de source et l’eau-de-vie
Je suis l’ondée d’avril et la rosée de mai
Je suis noel au camp
Je me suis levé contre l’opresseur, j’ai été patriote
J’ai pris les armes à contre-cœur
Je suis d’ailleurs, je suis d’ici, j’ai vu la guerre, je suis parti