En plein dans le mille, Janette!

Par Chantale Caron, dans le Huffington Post Québec, le 1 avril 2014

Les Jeanette

Tous les hauts cris qui ont suivi ta simple inquiétude exprimée de voir l’intégrisme nous ravir ces droits, par petits grignotements ici et là, nous montrent bien à quel point il est rendu difficile maintenant de prendre la parole simplement pour conserver nos acquis en tant que femme. La ségrégation sexuelle n’a qu’une seule utilité, c’est le contrôle de la reproduction, comme le soulignait Andréa Dworkin dans son ouvrage intitulé « La Femme de droite », en 1983. Aussi, il est bien naturel que tu te sois indignée, en 2014, de sentir encore que tu n’es pas un être humain complet, que tu n’es qu’un sexe. Et chez toi, dans la piscine de ton immeuble de surcroit!

Si tu avais dénoncé le fait que les heures de piscine étaient séparées sur la base de la race, avec des heures pour les «Blancs» et des heures pour les «Noirs», tout le monde aurait applaudi ton courage. Si on avait séparé les gais des hétérosexuels, il n’y a aucun doute non plus que tu te serais aussi soulevée et que tu aurais été applaudie. Mais parce que tu as dénoncé que cette séparation était faite en fonction du sexe, tu es conspuée, insultée et ridiculisée. Il faut le constater : le sexisme se porte malheureusement très bien au Québec. […]

Tout ce qui se dit actuellement passe par tous les registres que nous avons l’habitude d’entendre : raciste, xénophobe… Mais pourquoi tant de hargne tout d’un coup? On dirait le bouquet final d’un feu d’artifice, tant les opposants se ruent sur toi. Simplement pour te faire taire, et avec tant de fureur que personne d’autre n’osera se soulever pour t’épauler. Mais il y a plus insidieux; c’est cette façon de présenter ton positionnement comme le fruit des peurs d’une femme vieillissante et en voie de devenir sénile, et par un amalgame vicieux laisser entendre que toutes celles qui seraient de ton avis seraient aussi repliées que toi. C’est un coup de somme, à une semaine des élections pour décourager toutes celles qui seraient tentées de penser comme toi.

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