C O M M U N I Q U É
Durham est patient
Montréal, 25 novembre 2017 – La Société Saint-Jean-Baptiste, par la voix de son Président général, Me Maxime Laporte, dénonce l’opération de « mystification » menée par l’Office québécois de la langue française (OQLF) au sujet de la vitalité du français comme langue de travail au Québec et à Montréal, tel que rapportée ce jour dans Le Devoir.
Monsieur Laporte a déclaré : « Dans la foulée de l’affaire Adidas, l’OQLF nous mystifie littéralement, en faisant abstraction de la tendance lourde observée depuis les années 90 quant au déclin de l’usage du français au travail à Montréal. »
« Encore une fois, on fait dans la minimisation des pertes. Les « french frogs » bouillent de plus en plus dangereusement dans la marmite de l’anglicisation, mais on s’arrange pour qu’ils ne s’en rendent pas trop compte. Cela fait sans doute l’affaire notre bon gouvernement provincial, qui s’évite du coup une controverse linguistique majeure… »
« Or, le français ne se « maintient » pas. C’est faux. C’est mensonger. En réalité, le français décline sur le long terme. On ne saurait tirer de conclusions significatives à partir de données récentes échelonnées sur quelques années seulement. »
« Au-delà des curieuses déclarations de l’OQLF, voici ce que les Québécois auraient intérêt à savoir. Entre 1989 et 2010 sur l’île de Montréal, le pourcentage de la main d’œuvre du secteur privé travaillant principalement en français (i.e. plus de 90% du temps) est passé de 45,3% à 32,1%. Pour l’ensemble du Québec, cette proportion a chuté de 70,8% à 59,7%. Cela, d’après des données du Conseil supérieur de la langue française»
« Toujours selon le CSLF, parmi nos concitoyens allophones, les « francotropes », c’est-à-dire ceux qui tendent à adopter plus facilement la langue française, ne sont eux-mêmes que 70% à l’utiliser au travail. Mais, ce n’est rien comparé aux allophones « non-francotropes », catégorie dont nous avons précisément la responsabilité de franciser. Au travail, ceux-ci ne sont que 34% à utiliser le français alors que 48% gagnent leur vie en anglais, soit près de la moitié. »
« S’il en est, l’agonie du français ne sera pas courte, elle sera longue. Elle se fera tout en douceur, pour ainsi dire ; s’étirant sur des décennies, voire des siècles s’il le faut.
– Durham est patient. »
« À moins bien sûr que nos dirigeants ne s’enlèvent immédiatement les doigts du nez et qu’ils agissent afin de garantir, je dis bien garantir que dans 25, 50, 100 ans, le poids démographique du français au Québec sera minimalement identique au niveau actuel », a conclu monsieur Laporte.
Fondée en 1834, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, une organisation citoyenne, non-partisane et laïque, a toujours été le chef de file du mouvement pour faire du français la seule langue commune au Québec.
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SOURCE :
Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, ssjb.com
Pour renseignement et demandes d’entrevue (Maxime Laporte) :
Guy Raynault, directeur général
[email protected], 514-710-5765