Enseignement de l’histoire – Attaque injuste

Article d’ Antoine Robitaille paru dans le journal Le Devoir du 4 décembre 2013

histoire

«Instrumentalisation dangereuse »« histoire orientée » : l’Association québécoise pour l’enseignement en univers social (AQEUS) a sorti les gros mots pour qualifier le travail de Jacques Beauchemin et Nadia Fahmy-Eid, experts mandatés par le ministère de l’Éducation pour réviser l’enseignement de l’histoire au secondaire.

Était-ce justifié ? Manifestement non, du moins à la lecture du document de consultation déposé le mois dernier. […]

Les critiques faciles de Mme Proulx rappellent cependant une véritable instrumentalisation de l’histoire : celle qui s’est produite en 2006. On s’est alors servi de l’histoire comme un prétexte pour développer des compétences « citoyennes ». L’« approche » de 2006, comme l’écrivait Josée Boileau en ces pages à l’époque, visait« à désincarner l’histoire, à la raboter, à en tuer tout le récit »« Sous couvert de pédagogie », écrivait notre collègue, on faisait de la politique puisqu’on niait l’existence d’un peuple québécois.

 Ceux qui se complaisent dans le scénario où l’enseignement de l’histoire est détourné par un grand complot nationaliste cocorico auraient intérêt à bien lire le document de consultation visé. Il pose nombre de questions courageuses comportant de véritables pistes de solutions, telle : « Ne pourrait-on pas réconcilier l’histoire politique et l’histoire sociale en les articulant dans une trame nationale plus suivie ? »

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