Éthique, éducation et langue: demander des comptes au PLQ

Par Michel Pagé, dans le Huffington Post Québec, le 30 mars 2014

 Anglais intensif au primaire

Singulièrement, le programme d’anglais intensif universel du gouvernement Charest reposait sur une évaluation partielle d’un projet pilote mené dans la région du Lac-Saint-Jean. Le rapport d’évaluation que nous avions obtenu ne permettait d’ailleurs pas de conclure au bien-fondé de ce programme, surtout pas de la pertinence d’en faire un programme universel pour les régions déjà bilingues de Montréal et de l’Outaouais où il existe une réelle situation de problèmes à l’intégration linguistique de l’ensemble des jeunes immigrants et des carences de la qualité du français. […]

Le bon sens indique déjà qu’une approche différente serait plus judicieuse. Il faut bien reconnaître que l’enseignement de l’anglais intensif peut constituer un projet éducatif de certaines écoles, mais non un programme généralisé, notamment sous la conjoncture démo et socio-linguistique actuelle. La cohérence même du système d’enseignement en français exigerait de se référer à un paradigme différent. […]

Résister à l’anglomanie, c’est déjà, donnée la chute du poids de la langue française au Canada, engager un combat humaniste en faveur de toutes les langues minoritaires. La langue identitaire est toujours et partout vitale à la cohésion sociale, et son enracinement au sein d’un système d’enseignement constitue une condition entendue de la vitalité linguistique. Il en est singulièrement au Québec et au Canada français. Le système d’enseignement (d’éducation et d’instruction) doit alors impérieusement répondre à des critères de cohérence.

Ainsi, refuser la généralisation de l’anglais intensif en sixième année c’est faire preuve de discernement et d’un esprit critique éclairé; les difficultés de l’éducation sont trop nombreuses, les conséquences trop graves, pour qu’elle fasse l’objet de quelques coups de scalpel sur les cerveaux des jeunes… […]

Lire le texte complet