F1 à Montréal: Un journaliste québécois tenu de s’adresser en anglais à un pilote québécois

Marc-André Gagnon | Journal de Québec

Le Parti québécois et Québec solidaire dénoncent vivement qu’un reporter du «Journal» ait été obligé par la F1 de s’adresser en anglais au pilote québécois Lance Stroll, lors d’une conférence de presse du Grand Prix du Canada, à Montréal.

«Un athlète québécois qui est obligé de parler à un journaliste francophone en anglais, c’est tout à fait insultant», a réagi la porte-parole de l’opposition officielle pour la métropole, Carole Poirier, après que l’incident a été rapporté sur la toile, jeudi après-midi.

«Il n’est pas normal qu’un athlète dans son propre pays ne puisse pas parler sa langue avec un journaliste qui parle la même langue, a ajouté la députée péquiste. C’est d’un ridicule total.»

«La F1 ne manquait pas de défauts, mais là, on vient d’en découvrir un nouveau», a commenté de son côté le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois.

 

Courtoisie et respect

Selon lui, «question de courtoisie», l’organisation de la F1 aurait très bien pu laisser le journaliste québécois échanger en français avec le pilote québécois.

Or, le directeur des communications de la Formule 1, Matteo Bonciani, a plutôt demandé au reporter du «Journal» de s’exprimer uniquement dans la langue de Shakespeare.

«C’est une organisation qui débarque avec ses gros sabots ici et qui refuse à un journaliste francophone de faire son travail en français avec un interlocuteur qui lui aussi est francophone… C’est inexplicable pour moi», a déploré M. Nadeau-Dubois.

Pour la députée péquiste de Hochelaga-Maisonneuve, il s’agit surtout d’un «manque de respect» pour une langue nationale, venant de la part d’une organisation qui est pourtant largement subventionnée par le gouvernement du Québec et par l’argent des Québécois.

 

Un autre recul

«Quand on est au Québec, on parle en français, a tranché Mme Poirier. Je ne me souviens pas que Gilles Villeneuve ait été obligé de parler anglais à la F1 à des journalistes francophones. […] C’est un beau recul encore pour Montréal sur le plan de la langue.»

L’incident n’est pas sans rappeler la controverse qui a fait suite à la cérémonie de réouverture de la boutique Adidas de Montréal, en novembre dernier.

Un gérant de la multinationale s’était alors pratiquement excusé de glisser quelques mots en français, «pour accommoder la Ville de Montréal et les médias francophones».

Devant le tollé, l’entreprise Adidas s’est finalement excusée, trois jours plus tard.

 

 

 

 

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