Dans une lettre d’opinion parue dans le Journal Métro ainsi que sur cyberpresse, Alexandre Warnet fait vaguement référence à la « crise » des accommodements raisonnables pour accuser le peuple québécois de se replier sur lui-même et de se fermer aux autres. Il affirme, en ne s’appuyant sur aucun exemple concret, que le nationalisme québécois et le mouvement pour la protection du français dérivent trop souvent vers l’exclusion.
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Ces récriminations rappellent les bons vieux préjugés véhiculés depuis 250 ans par ceux qui ont voulu nous angliciser pour notre bien, pour nous ouvrir l’esprit à une culture supérieure et hégémonique.
M. Warnet mentionne qu’il vient de terminer ses études en Suisse, où l’aménagement linguistique est basé sur les droits collectifs et territoriaux, c’est-à-dire que, sur un territoire donné, il y a une seule langue officielle qui rassemble tous les citoyens. C’est ce qui constitue la normalité dans la plupart des États au monde et c’est d’ailleurs l’objectif de la Loi 101 et du mouvement nationaliste québécois. Par ailleurs, l’attribution de la citoyenneté helvétique est généralement conditionnelle à l’intégration et à la connaissance de la langue officielle du canton où l’immigrant s’établit.
L’intégration à la culture et à la langue commune au Québec est le contraire de l’exclusion et de la fermeture aux autres. C’est un facteur essentiel d’inclusion des nouveaux arrivants à la société québécoise. Dès le début des batailles linguistiques à Saint-Léonard, par exemple, les nationalistes préconisaient que les enfants des nouveaux arrivants fréquentent les mêmes écoles que les enfants québécois. C’est ce qui a permis l’existence des « enfants de la Loi 101 », qui symbolisent le Québec moderne, inclusif et ouvert sur le monde. Les patriotes de 1837 luttaient pour la démocratie parlementaire et le modèle républicain. Le nationalisme québécois n’est pas opposé à la richesse de la diversité mondiale, il s’inscrit dans le combat universel pour le maintien de la diversité des cultures nationales. C’est pourtant ce que M. Warnet semble proposer en concluant que les Québécois devraient être «fiers à la fois de leurs racines et de leurs ailes». Nous ajouterions qu’il leur reste à prendre une fois pour toutes leur envol pour que le Québec prenne enfin sa place aux Nations unies et puisse s’ouvrir pleinement sur le monde.