Grand Montréal comédie fest ne fait pas l’unanimité

Raphaël Gendron-Martin | Journal de Montréal

 

 

Quelques jours après les controverses linguistiques sur le « Bonjour/Hi » et la boutique d’Adidas, la Coalition des humoristes a annoncé que son nouveau Festival du rire allait désormais s’appeler le Grand Montréal comédie fest. Le nom, à consonance anglophone, est loin de satisfaire les défenseurs de la langue française.

Le président général de la Société Saint-Jean-Baptiste, Maxime Laporte, a sursauté lorsque Le Journal l’a informé du nouveau nom du festival d’humour, qui se déroulera l’an prochain, du 1er au 15 juillet, dans le grand Montréal.

« C’est un phénomène qui est de plus en plus répandu dans notre société que d’angliciser des noms d’événements en se disant que ça va attirer davantage des foules », dit-il.

« Le réflexe du colonisé a muté en une forme 2.0 que j’appelle réflexe du “cool-onisé”, ajoute-t-il. Pour faire plus cool, faudrait-il renommer le Carnaval de Québec en “Québec Carnaval fest” ? Ou encore renommer le Festival de Montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu en “Saint-Jean-sur-Richelieu Montgolfières fest” ? »

 

Pas de frontière

Du côté du nouveau festival, le directeur général par intérim, Paul Larocque, n’y voit pas de problème linguistique. « Le mot “fest” lui-même est utilisé à plusieurs sauces, comme l’Oktoberfest. C’est le nom qui a rallié le plus de gens autour de la table. Mais un nom pourra difficilement rallier tout le monde. »

Avec cette appellation, Paul Larocque ne cache pas que le nouveau festival d’humour veut s’ouvrir ailleurs qu’à Montréal. « Il y a des discussions qui ont lieu avec des gens de Los Angeles et New York. L’humour, ça ne connaît pas de frontières », mentionne-t-il, sans vouloir confirmer qu’il y aura des spectacles anglophones l’été prochain.

Les mots « Grand Montréal » dans le nom signifient aussi que l’événement se déroulera sur l’île et en périphérie, notamment à Longueuil et Laval. « Nous voulons nous rapprocher des gens géographiquement », dit Paul Larocque.

 

 

 

SOURCE