Hommage à Louis Riel, pendu il y a 130 ans

RADIO-CANADA | 16 novembre 2015

Une cinquantaine de personnes se sont réunies, lundi, à la cathédrale de Saint-Boniface, à Winnipeg, pour souligner le 130e anniversaire de la mort du chef métis Louis Riel.
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L’Union nationale métisse Saint-Joseph (UNMSJ) a organisé une messe ainsi qu’une commémoration autour de la tombe du père fondateur du Manitoba et de plusieurs autres héros de l’histoire métisse, dont Ambroise Lépine, lieutenant de Louis Riel durant la résistance de 1896-1870, et Elzéar Goulet, membre du gouvernement provisoire de Riel.

En 1870, le Métis francophone Louis Riel dirigeait le gouvernement provisoire qui a négocié l’entrée du Manitoba dans la Confédération canadienne. En 1885, il a mené une rébellion de Métis qui s’est soldée par leur défaite à Batoche (aujourd’hui en Saskatchewan). Son procès pour haute trahison à Regina lui a valu la pendaison.

La présidente de l’UNMSJ, Paulette Duguay, remarque que 130 ans après que Louis Riel est devenu martyr pour le fait français au Manitoba, il y a encore des progrès à réaliser.

« Il faut travailler très fort pour conserver cette langue, et nous avons toujours des efforts à faire. Cette langue, on la parle avec le coeur », dit-elle.

Cependant, Mme Duguay remarque une certaine réhabilitation de la culture métisse au Manitoba.

« Il y a eu un éveil. La honte d’être Métis, c’est fini. Il y a eu la résurrection d’une certaine fierté. C’est un bon temps pour être Métis. Même les non-Métis, ils veulent savoir davantage sur nous. Ça nous fait plaisir et nous voulons continuer comme ça. » — Paulette Duguay, présidente de l’UNMSJ

Le conteur métis Robert Malo, également présent aux commémorations, témoigne d’un renouveau et même d’une réinvention de l’identité métisse au Manitoba.

« C’est certain que la culture est toujours vivante, mais ça évolue. Ça ne se fait plus dans l’église, comme c’était le cas. Mais si tu vas au Festival du voyageur, c’est rempli de jeunes Métis. Ils sont revenus à l’interprétation historique, au « racontage ». Ils veulent vraiment approfondir leurs connaissances historiques autant que culturelles », affirme-t-il.

L’hommage à Louis Riel arrive à un moment charnière pour le bilinguisme au Manitoba. Le premier ministre Greg Selinger a annoncé le 15 octobre la présentation d’un nouveau projet de loi sur les services en français, qui sera déposé d’ici la fin de l’année.