Il y a 65 ans, le Refus global

Billet de Gilles Laporte publié dans Le Huffington Post Québec le 8 août 2013

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«Ce texte fondamental s’inscrit avant tout dans le contexte du Québec traditionnel de l’Après-Guerre. La stupeur vient d’abord que le manifeste marque l’entrée tonitruante des artistes québécois dans le débat public. Depuis, le réflexe est pris et les artistes demeureront engagés sur la scène politique, de Gérald Godin à Dominic Champagne en passant par Armand Vaillancourt. Les opposants au gouvernement de Maurice Duplessis se regroupaient alors au sein des mouvements de gauche et des syndicats choqués par la Loi du cadenas de 1936.

L’opposition se manifestait aussi parmi les intellectuels de la revue Cité libre, fondée en 1950 par Pierre Elliott Trudeau et Gérard Pelletier. Le quotidien Le Devoir menait aussi plusieurs combats contre le duplessisme, notamment à l’occasion de la grève de l’amiante de 1949.[…]

Ce paradoxe entre l’appel à la créativité libératrice et à une discipline de fer s’explique par une critique d’un Québec conformiste et assoupi sous la houlette d’un premier ministre autoritaire et d’une Église n’entretenant que des valeurs traditionnelles et la peur du péché. Cette critique coûtera à Borduas son poste de professeur à l’École du meuble, sous les pressions du gouvernement. Le peintre s’exile finalement à New York puis à Paris où il meurt abandonné en 1960.

Plus que jamais en 2013, l’esprit du Refus global doit continuer à nous habiter. La quête de liberté est bien ce combat exigeant qui demande de la constance et de la cohérence, seules capables de venir à bout du conformisme des élites et de la lassitude érigée en système.»

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