Né le 8 mai 1796 à la Petite-Côte, paroisse Saint-Laurent (Île-de-Montréal), Jean- Baptiste Meilleur est l’un des plus érudits présidents que la SSJB ait pu compter au cours de son histoire. Essentiellement, il était médecin et éducateur, mais sa feuille de route est plus variée encore. C’est en Nouvelle-Angleterre qu’il partit étudier la médecine et il s’inspira par la suite de ce séjour étasunien pour organiser et développer l’instruction publique dans le Bas-Canada et en faire bénéficier ses compatriotes. Il s’établit à L’Assomption en février 1826 et c’est dans cette ville qu’il pratiqua d’abord la médecine. Il épousa Joséphine Éno, dit Deschamps, qui lui donna dix enfants.
Au moment de la lutte des Patriotes de 1837, Jean-Baptiste Meilleur était député du comté de L’Assomption. C’était un modéré qui n’approuvait pas les appels enflammés des Patriotes, même s’il était sympathique à leur cause. Si, sur ce plan, son apport fut regrettable, voire indigne (c’est du moins mon opinion), Meilleur donna, pour ainsi dire, le meilleur de lui-même au chapitre de l’éducation. Son engagement fut considérable. Que ce soit dans la création d’écoles normales, par la rédaction d’ouvrages scientifiques et scolaires ou par la fondation de maisons d’enseignement, Meilleur se préoccupe de l’instruction publique depuis l’école élémentaire jusqu’au collège classique. Non seulement il prône l’obligation de fréquenter l’école élémentaire, mais il dresse des projets susceptibles d’assurer une bonne organisation scolaire et un soutien financier adéquat. À l’époque de Meilleur, ces idées ne sont pas toujours bien accueillies par les habitants, chez qui subsistent par rapport à l’éducation de l’apathie, de l’ignorance et des préjugés, sans parler de la crainte de l’impôt. Chez les habitants des campagnes, les « idées folles » de Meilleur suscitèrent de la colère, bien alimentée par les démagogues retirèrent les enfants des écoles et qu’on alla même jusqu’à incendier celles-ci. Il fallut recourir à l’intervention de la milice pour attitude du surintendant (Meilleur), du clergé et des autorités civiles, la population des campagnes se calma et reconnut les bienfaits que l’instruction pouvait lui apporter.
On dit de Jean-Baptiste Meilleur qu’il vouait un culte insatiable à la science, que sa curiosité était presque universelle, qu’en d’autres mots, c’était un véritable puits de science. Après avoir quitté son poste de surintendant de l’Instruction publique du Bas-Canada, en juillet 1855, Meilleur ne resta pas inactif pour autant. Il occupa d’autres fonctions, notamment celle d’inspecteur des postes à Montréal. Entre-temps, en reconnaissance des services signalés qu’il avait rendus au pays dans la cause de l’éducation, la SSJB de Montréal l’avait élu président pour l’année 1857, son dixième depuis 1834.
À l’âge de sa retraite, il rédigea le Mémorial de l’éducation du Bas-Canada, un ouvrage indispensable sur l’histoire de l’éducation au Canada, dans lequel Meilleur reconnaît avoir contribué à la fondation de plus de 2000 écoles primaires, 45 écoles d’enseignement supérieur et préparé l’établissement de la première école normale du pays.
Il mourut à Montréal le 6 décembre 1878.