La CSST limite l’information en anglais

Article de Max Harrold paru dans The Gazette le 9 décembre 2010. Traduction par Jacinthe Béliveau.

Ce sont les ordres des chiens de garde de la langue. Les employeurs qui contactent la commission doivent le faire en français mais les individus sont exemptés de cette politique.

La CSST n’offre plus son service en anglais aux employeurs du Québec, suite aux recommandations de l’Office québécois de la langue française. La Commission de la santé et de la sécurité du travail du Québec (CSST), a supprimé son option “Press 9 for English” dans son service téléphonique automatisé le 26 avril dernier, après que l’OQLF l’a pressé ainsi qu’à 165 autres agences publiques, d’être plus respectueux de la loi sur la langue officielle du Québec.

Ceux qui téléphonent à la Commission peuvent toujours obtenir de l’information et recevoir un service en anglais concernant leurs droits en tant qu’employés, mais les employeurs du Québec doivent communiquer uniquement en français avec la CSST. Hier, un anglophone a demandé à un représentant de la CSST si quelqu’un pouvait lui répondre en anglais sur les obligations des employeurs. Le préposé lui a demandé en anglais s’il était du Québec. Lorsque l’individu lui a répondu qu’il était de Montréal, le préposé a automatiquement changé de l’anglais au français en lui disant : « Selon la Charte de la langue française, je suis dans l’obligeance de communiquer avec vous en français à moins que vous soyez de l’extérieur du Québec. » Pierre Turgeon, porte-parole de la CSST a répondu que la CSST “a agit en bon corps citoyen en respectant la loi. Plusieurs des 4 000 employés de la CSST parlent anglais, mais seulement aux membres qui s’identifient comme des travailleurs, non comme employeurs. » a-t-il ajouté. « La CSST a finalement appliqué la politique gouvernementale qui datait de 2002. » explique M. Martin Bergeron de la CSST. La communication entre les services publics et la population, pas nécessairement avec les employeurs, est revue en fonction du cas par cas, mais toujours dans un objectif de faire du français la langue de communication par défaut dans les services téléphoniques et dans les sites Internet des entreprises. » L’hiver dernier, l’OQLF a enquêté sur 166 services gouvernementaux et est arrivé à la conclusion que 80% d’entre-eux ont augmenté leur service téléphonique et internet en français et ont réduit celui en anglais. Hydro-Québec, Régie d’assurance maladie du Québec et la SAAQ font partie des services gouvernementaux qui ont été étudiés par l’OQLF. Ces organisations ont toutes une extension anglophone à leur site Internet.
Pour l’instant, M.Bergeron ne veut pas s’avancer sur l’option de facturation en anglais dans le cas d’Hydro ou tout autre formulaire disponible dans les autres services gouvernementaux. « Ces agences gouvernementales ne sont pas dans l’obligation d’offrir un service en anglais. » conclu M.Bergeron.

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