Francis Halin | Journal de Montréal
Au moment où l’enjeu de l’avenir du français secoue l’Ontario, la mairesse de la plus grande ville francophone d’Amérique du Nord, Valérie Plante, n’a pas cru bon s’adresser en français pour annoncer l’implantation de trois entreprises britanniques à Montréal.
À part un «Bon matin à tous et à toutes» et un «Merci» à la fin, l’allocution de la mairesse de Montréal Valérie Plante prononcée dans un grand hôtel montréalais s’est faite entièrement dans la langue de Shakespeare.
En mêlée de presse, après l’événement, quand Le Journal a demandé à Valérie Plante quel message cela envoyait, Valérie Plante a refusé une première fois de répondre à la question, en la repoussant du revers de la main.
« Je suis la mairesse de la plus grande métropole francophone à travers l’Amérique du Nord, et j’en suis très fière. Est-ce qu’il y a d’autres questions ?», a-t-elle lancé au Journal, irritée, après une pause de quelques secondes.
Quelques minutes plus tard, une fois la mêlée de presse terminée, Valérie Plante a voulu rectifier le tir en expliquant au Journal pourquoi elle avait prononcé un discours dominé par l’anglais.
« J’étais dans le moment»
« Les autres intervenants avaient un mélange de français et anglais. Il y en avait beaucoup en français. Je savais que Madame la Ministre [la ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal, Chantal Rouleau] allait le faire seulement en français. Je n’ai pas lu mes notes. J’étais plus dans le moment», a-t-elle précisé.
Selon elle, le fait de prononcer un discours unilingue n’était aucunement « délibéré».
Mme Plante s’est défendue en disant qu’elle prononçait toujours des discours bilingues lors d’annonces à saveur internationale. «En général, dans tout ce qui est international, je le fais en français et anglais », a-t-elle dit.
Valérie Plante a affirmé qu’elle n’avait pas suivie son discours. «Je comprends qu’en sortant d’ici je vais peut-être plus suivre mon plan », a-t-elle conclu.
Rappelons qu’en janvier dernier, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJBM) et le Mouvement Montréal français (MMF) ont vigoureusement dénoncé le fait que la mairesse de Montréal prenne souvent la parole en anglais.