Denis Bélanger | L’Oeil Régional
Située à Saint-Denis-sur-Richelieu, la Maison nationale des Patriotes se trouve dans une situation financière difficile à la suite de compressions budgétaires représentant tout près de 20 % de ses revenus. L’institution muséale lance ainsi une campagne pour obtenir le soutien et l’appui de la population.
La direction de la Maison avait vu le coup venir dès 2016 en étant reclassé désavantageusement dans le cadre du Programme d’aide au fonctionnement pour les institutions muséales de portée régionale et nationale (PAFIM), géré par le ministère de la Culture et des Communications. Cette reclassification a entraîné une baisse de subventions provinciales de 15 %, répartie sur trois ans, passant annuellement de 89 000 $ à 75 470 $. Selon la directrice générale Christine Devey, la réduction s’est faite en tranches inégales. «La première année, on est passé à 87 200 $, puis à 80 800 $, puis à 75 000 $. À 89 000 $ par année, c’était déjà insuffisant. Et l’année prochaine, le ministère va encore revoir ses critères. On se retrouve dans un cercle vicieux.»
La Maison nationale des Patriotes a dû aussi encaisser des coupures de 30 % dans les revenus qu’elle tirait de la gestion du Centre d’exposition La-Prison-des-Patriotes, situé à Montréal. «On est passé de 98 000 $ à 70 000 $. Tout ça a donné un coup à notre budget. Nous avons coupé dans les activités culturelles et la promotion.»
Le musée n’a pas encore procédé à des suppressions de postes, mais pourrait y être contraint si la situation ne se résorbe pas. «Nous sommes quatre employés (incluant la directrice générale), trois à Saint-Denis et un à Montréal. Nous avons la chance de compter sur des employés qui font marcher leur esprit pour trouver des idées», ajoute Mme Devey.
Le Musée se tourne vers les institutions publiques comme la municipalité de Saint-Denis-sur-Richelieu et la MRC pour obtenir du soutien. «L’an dernier, nous avions signé un protocole d’entente avec la Ville qui incluait une somme d’argent de 2500 $ et des services comme le financement de nos assurances et le déneigement. Nous sommes en attente d’une nouvelle entente», renchérit la directrice générale.
La nouvelle entente avec la municipalité devrait être connue à la présentation du budget 2018 qui doit se faire en début février. «On reconnaît évidemment l’importance de la Maison nationale des Patriotes», déclare le directeur général Pascal Smith.
Notons que la mairesse de Saint-Denis Ginette Thibault est employée au musée. M. Smith assure qu’elle s’est toujours retirée des discussions portant sur la Maison.
Appuis nécessaires
Christine Devey insiste aussi sur l’obtention de l’appui de la communauté pour légitimer son rôle aux yeux du gouvernement. «Ça coute 15 $ pour être membre. L’histoire des Patriotes est profondément ancrée dans l’histoire de la Vallée-du-Richelieu. C’est le temps ou jamais de nous soutenir, poursuit sur la même lancée Mme Devey. Nous avons aussi comme enjeu de faire comprendre aux gens que nous avons besoin d’argent, même s’il y a eu un investissement de 876 844 $ pour le bâtiment qui nous abrite, soit la meunerie.»
Dans ses démarches, la Maison nationale des Patriotes peut compter sur le soutien du député caquiste de Borduas, Simon Jolin-Barrette. L’élu trouve inapproprié le fait que le musée ait subi des compressions. «La Maison fait un bon travail pour transmettre l’histoire des Patriotes. J’ai notamment écrit à tous mes collègues de l’Assemblée nationale pour leur envoyer la carte Pays Patriote! afin de donner plus de visibilité encore au musée.»