La « mauvaise langue » de Marc Cassivi

Cassivi peut bien ravaler ses vomissures moralisatrices qu’il lance au bas-peuple du haut de son arrogance de sénateur des médias. S’il y en a un qui aime à se regarder le nombril, c’est bien ce bo-bo complètement déconnecté de notre réalité nationale, qui se fait du capital en méprisant ouvertement notre culture, en ce qu’elle ne serait pas encore suffisamment anglicisée à son goût. Sorte de version 2.0 d’Elvis Gratton, Cassivi aurait manifestement préféré naître ailleurs que dans ce Québec trop petit pour sa personne. D’ailleurs, il était assez ironique de le voir ce soir partager la vedette avec nulle autre que la veuve du King en personne, sur le plateau de Tout le monde en parle où il venait présenter son livre « Mauvaise langue », que je n’ai pas encore lu mais dont le titre à lui seul ne m’inspire pas grand-chose de bon. Il faut croire que « le petit chien à Cassivi », comme l’avait rebaptisé Falardeau, était dans son élément.

casavant

Sans surprise, le chouverainiste anglophile-repenti-de service a feint de répondre à cette question pourtant fort pertinente posée par Guy A. Lepage à peu près dans ces termes : « À quoi ressemblera le Québec français dans 100 ans? » En effet, il valait mieux pour lui ne pas répondre à cette question, car autrement il eût démoli par lui-même les prémisses idéologiques de son propre discours et admis l’insignifiance totale de ses interventions.

La réponse, la voici. Selon le démographe Marc Termote, en 2056, donc d’ici seulement quatre décennies, les francophones ne seront plus que 73% au Québec et, sur l’Ile de Montréal, largement minoritaires à 42,3%… Ce n’est certes pas être alarmiste que d’affirmer cela, c’est simplement être réaliste, en se basant non sur la petite expérience personnelle de quelque chroniqueur biaisé en quête d’attention, mais sur des données scientifiques. Or, si la tendance se maintient, dans 100 ans, en 2116, la proportion de francophones à Montréal sera marginale, et nous serons assurément minoritaires au Québec, un peu comme les Acadiens au Nouveau-Brunswick. Bonne nouvelle pour Cassivi : il y a fort à parier que le franglais et la médiocrité linguistique se seront alors généralisés et qu’on trouvera ça d’autant plus « cool » de disparaitre.

Alors, les historiens qui dans l’avenir, étudieront les propos tenus aujourd’hui par les larbins à la Cassivi, se désoleront sans doute que ces gens aient pu exercer autant d’influence à leur époque.