La Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, qui constitue la plus ancienne institution militante et toujours active pour la promotion et la défense du français en Amérique, présentera son mémoire sur le projet de loi 103 ce matin à 10 h, à la Commission de la culture et de l’éducation de l’Assemblée nationale. NOus entendons démonter que si le gouvernement libéral n’effectue pas un virage majeur pour appliquer la Charte de la langue française, la Loi 101, à l’école privée non subventionnée, il devra y être poussé par la mobilisation populaire.
Visionnez la présentation de la SSJB en commission parlementaire:
http://www.assnat.qc.ca/fr/video-audio/AudioVideo-32391.html
La SSJB de Montréal tient à rappeler que le gouvernement Charest a fait preuve d’un laxisme constant dans l’application de la Loi 101 et qu’il a mis en place de nombreuses politiques qui ont affaibli l’usage du français comme langue commune, et qui menacent l’avenir du français. Par le projet de loi 103, il porte maintenant atteinte au coeur même de la Charte de la langue française.
La ministre responsable de l’application de la Loi 101 a essayé à plusieurs reprises de camoufler la situation du français et elle continue à manquer de transparence en soustrayant la grille d’accès à l’école anglaise publique du projet de loi 103. De cette façon, la mesure la plus importante pour l’avenir du français au Québec pourra être modifiée n’importe quand en modifiant un simple règlement! Même la protectrice du citoyen a dénoncé cette façon de faire qui aurait pour effet de fragiliser les droits constitutionnels de certains citoyens.
La ministre Christine St-Pierre invoque la réputation internationale du Québec et les droits individuels pour justifier la soumission devant la Cour suprême du Canada. En fait, ce qui entacherait notre réputation internationale, c’est cette loi 103 qui avalise l’injustice sociale suscitée par l’invalidation de la Loi 104 par la Cour suprême, en créant deux classes de citoyens au Québec. Il est inconcevable que dans une société démocratique on permette aux parents plus fortunés d’acheter un droit constitutionnel.
Alors que partout ailleurs sur la planète tous les peuples normaux prennent les moyens nécessaires pour transmettre leur langue et leur culture, il n’y a qu’au Québec, à croire la ministre, que cela ne pourrait pas se faire sans nuire à notre image auprès du reste du monde. En fait, si une chose nous parait honteuse, c’est cet aplaventrisme que le gouvernement libéral exhibe à la face du monde.
Ce projet de loi constitue un grave recul non seulement pour le français, mais également pour l’application inconditionnelle d’une loi à tous les citoyens.