La SSJB dénonce le refus de la STM d’ajouter Marcelle-Ferron à la station Champ-de-Mars

En octobre 2024, la SSJB s’est adressée au conseil d’administration de la STM par la voie d’une lettre pour faire officiellement la demande de rendre hommage à cette grande artiste québécoise à qui l’on doit, notamment, la verrière de la station Champ-de-Mars. Dans sa lettre, la SSJB rend hommage à Marcelle Ferron : « Considérée comme une véritable pionnière de la peinture abstraite au Québec et une grande figure historique tant sur le plan artistique que social, elle devient, en 1983, la toute première femme récipiendaire du prestigieux prix Paul-Émile-Borduas, la plus haute distinction dans le domaine des arts visuels au Québec. Femme engagée, elle n’hésite pas à mettre toute son énergie et sa notoriété à contribution dans la défense des causes sociales et pour l’affirmation de valeurs humanistes et égalitaires. »

Une rencontre s’est également tenue entre Marie-Anne Alepin et le président du conseil d’administration de la STM, Éric Alan Caldwell, sur cette question, en décembre 2024. En mars 2025, les administrateurs de la STM ont avisé la SSJB de leur refus, aussi par le biais d’une missive, s’appuyant sur une résolution que leur conseil a adoptée en 2006 de n’accorder aucune demande de changement de nom pour les stations de métro, et sur les coûts que génèrent de telles modifications, ce qui serait, selon eux, inadapté au contexte financier actuel. Bien que, dans leur réponse, les administrateurs de la STM affirment avoir demandé qu’une réflexion « qui jettera les bases de critères qui, dans le futur, permettront de faire évoluer les noms des stations » soit amorcée, la SSJB déplore tout de même cette décision.  

Marie-Anne Alepin a fait valoir : « Le problème de la sous-représentation des femmes dans le paysage toponymique montréalais est bien connu, et ce, depuis longtemps. On a largement dépassé le stade de demander des réflexions sur le sujet. Nous sommes en droit d’exiger que de vraies actions soient mises de l’avant. Je compte donc sur la STM et son président pour qu’ils revoient leur position. Pour un grand nombre de Montréalais, la station de métro Champ-de-Mars est déjà tintée par l’esprit de Marcelle Ferron, et de la rebaptiser pour y ajouter le nom de l’artiste n’aurait pour conséquence que de sceller formellement une réalité déjà effective, et hautement méritée. D’autant plus que la station abrite sa majestueuse œuvre inaugurée en 1968 et offerte par le gouvernement du Québec. Membre du groupe des Automatistes et cosignataire du manifeste du Refus global, Marcelle Ferron a grandement contribué à l’art au Québec, notamment en révolutionnant l’art public en utilisant le vitrail contemporain dans l’architecture.  Il est plus que temps que la STM rompt avec les prétextes qui maintiennent en place cette injustice historique que subit les femmes. La station Champ-de-Mars est présentement en rénovation…ce serait l’occasion idéale d’y ajouter quelques lettres. »