La SSJB n’a pas la langue dans sa poche

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En réponse à la chronique La langue coupée de la SSJB de monsieur Gilles Proulx parue dans Le Journal de Montréal, le 27 octobre dernier et à ses échanges avec monsieur Richard Martineau sur les ondes de QUB radio.

Intacte et bien vivante, la langue de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal permet encore et toujours de nous exprimer haut et fort dans l’espace public. Sans relâche au cours des 12 derniers mois, l’écho de notre voix s’est fait entendre dans les médias traditionnels et numériques jusqu’à la page frontispice du Wall Street Journal.

Nul besoin de chercher très loin dans les archives 2022 du Journal, celui-là même qui publie les chroniques de monsieur Proulx, pour réaliser que la SSJB agit vigoureusement sur plusieurs fronts pour la défense des intérêts de la nation québécoise.

 

En savoir plus

Plutôt que de répandre des allégations non fondées au sujet de la SSJB et des gens qui s’y investissent, je regrette que messieurs Proulx et Martineau n’aient pas pris l’initiative de m’inviter à échanger avec eux pour parler des actions de la SSJB.

Nous aurions pu aborder le sujet de la Coalition pour l’abolition de la monarchie que nous venons de cofonder avec plusieurs organisations de la société civile et dont l’annonce a été largement médiatisée, et du sondage sur le serment (émanant de la COPAM-Qc) qui fit la une de ce journal. Avec plaisir j’aurais partagé avec les auditeurs le fait que la pétition https://www.nonalamonarchie.quebec/, relayée par tous les médias nationaux, a récolté jusqu’à maintenant près de 17 000 signatures.

 

Coalitions

Aussi, nous aurions pu parler des autres coalitions dont nous faisons partie, telles la Coalition pour l’histoire, la Coalition pour la réforme électorale, ainsi que de toutes les lettres de pression que nous avons écrites pendant la campagne électorale et cosignées avec les Partenaires pour un Québec français, groupe de pression fondé il y a plusieurs années par la SSJB elle-même, via le Mouvement Québec français qu’elle a aussi fondé il y a 50 ans. Nous aurions pu faire état de l’une de nos raisons d’être, la Fête nationale, que nous organisons grâce à notre Comité de la Fête nationale. En 2022, nous avons dû mettre les bouchées doubles pour garder le Grand spectacle à Montréal puisque le gouvernement souhaitait faire autrement.

On parle encore de l’impact qu’a eu le prix Citron 2022 de la SSJB pour non-respect du français. Notre citron géant, installé devant le siège social du CN à Montréal dans le cadre de l’assemblée générale annuelle de la compagnie ferroviaire, a su faire pression sur les administrateurs. D’ailleurs, nous attendons toujours la nomination d’un.e francophone chez les têtes dirigeantes. Et que dire de notre manifestation organisée devant le siège social d’Air Canada à la suite des propos de son président, Michael Rousseau? Cette dernière fut médiatisée au-delà de nos frontières.

Membre des Partenaires pour un Québec français, des Oui Québec, du Mouvement national des Québécoises et Québécois ainsi que de la Coalition pour la réforme électorale, la SSJB administre la Fondation Maurice-Séguin qui remet, entre autres, des bourses à des étudiants universitaires aux cycles supérieurs. Je vous invite à visiter notre site. https://fondationmauriceseguin.org/ Nous gérons aussi une assurance vie, https://entraide.ca/, sans oublier notre magnifique Fondation pour la langue française et son carrefour interculturel de francisation.

 

Plusieurs fronts

Indépendante de fortune et d’esprit grâce à sa Fondation Ludger-Duvernay, la SSJB n’a pas la langue dans sa poche et intervient sur plusieurs fronts. Que ce soit celui de la Loi canadienne des langues officielles, véritable menace pour la survie du français au Québec, car, sous prétexte que la langue anglaise est minoritaire chez nous, le gouvernement du Canada finance massivement les groupes de pression et les institutions anglophones du Québec. La SSJB le dit haut et fort, ce gouvernement travaille à l’effacement de notre langue. Lord Durham doit se réjouir de voir son œuvre d’assimilation se poursuivre doucement comme il le désirait. Une crise constitutionnelle est à nos portes avec la contestation du gouvernement fédéral de nos deux grandes lois votées par notre Assemblée nationale, les lois 21 et 96. Nous dénonçons depuis des mois l’ingérence d’Ottawa dans les décisions démocratiques prises par le gouvernement du Québec.

En plus des gains juridiques obtenus par la SSJB dans les dossiers de la Loi 99 et 104, nous avons témoigné à la commission parlementaire du projet de Loi 96 et plusieurs de nos revendications ont été considérées. Nous continuerons à exercer des pressions afin que cette réforme soit garante de la pérennité du français, notamment en appliquant la loi 101 au cégep. Mais le plus important c’est de donner le goût aux Québécois.es de s’intéresser au français.

Dans la chronique radio dont il est ici question, on fit référence aux « têtes blanches » présentes en nos murs. Je réplique que nous sommes fiers de ces militants qui s’impliquent et assurent la continuité depuis si longtemps. Ces têtes blanches transmettent leurs connaissances et leur passion aux plus jeunes également présents dans nos instances.

L’heure est à la construction, à la formation de nos indépendantistes et à la transmission de notre passion pour notre langue et de notre fierté d’être Québécois. J’invite personnellement messieurs Proulx et Martineau à notre congrès sur l’indépendance, le 17 décembre prochain, à la Maison Ludger-Duvernay, maison qui, par ailleurs, bouillonne d’activités.

Notre langue s’exprime haut et fort en français pour nous faire entendre et pour mobiliser les forces vives du Québec autour des enjeux qui nous préoccupent. Pour devenir membre, pour connaître nos actions et revendications et pour prendre connaissance de la revue de presse de la SSJB nous vous invitons à consulter nos plateformes numériques, dont notre site internet ssjb.com

 

Faire du Québec un pays en français

Il est temps, grand temps, que nous parlions davantage du rêve que nous chérissons et qui nous unit: faire du Québec un pays en français.

Critiquer, diviser, ne réussit certainement pas à convaincre la population d’adhérer à notre ultime projet de société. Il est toujours décevant de voir des indépendantistes miner, sans fondement, le travail de leurs pairs. Ce genre de discours n’inspire aucunement les non-adhérents à la cause nationale en plus de contribuer à multiplier les propos haineux sur les médias sociaux.

C’est ensemble et le cœur dans la main que nous réussirons à accéder à notre indépendance.

Vive le Québec libre!

 

Marie-Anne Alepin
Présidente générale, Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal
Amoureuse du Québec, terre d’accueil de mes grands-parents paternels syriens

 


RÉPONSE DE GILLES PROULX

C’est toujours étrange de critiquer une organisation amie lorsque cette critique consiste à dire qu’on voudrait la voir davantage! Que la SSJB soit active, je n’en doute pas. Je déplore seulement que son nom ne résonne plus régulièrement dans les manchettes.

À Montréal, par exemple, la métropole qui s’anglicise, avec une mairesse qui oublie parfois de parler français dans ses allocutions, on a un «Comité sur la langue française» présidé par Louise Harel et où il y a Louise Beaudoin… comité dont on attend des nouvelles depuis des mois! Pourquoi la SSJB ne prend-elle pas ce taureau par les cornes?

Bravo pour la manifestation devant Air Canada et son PDG proud to be unilingue anglais! Mais à quand une manifestation devant l’inerte Office de la langue française pour exiger des résultats?

Voilà des balles que j’aimerais vous voir frapper, Mme Alepin.

Gilles Proulx