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L’Acadie dans tous ses États

AMÉLIE GAUDREAU  | LE DEVOIR | 09/08/14 |

 L’interdiction de parler français à l’école, du milieu des années 1920 à la fin des années 1960, et le racisme ordinaire ont fini de convaincre ces derniers de ne plus apprendre le français à leurs enfants, avec pour résultat que, sur le tiers de la population du Maine d’origine francophone, une très faible proportion arrive encore à s’exprimer en français aujourd’hui.
L’interdiction de parler français à l’école, du milieu des années 1920 à la fin des années 1960, et le racisme ordinaire ont fini de convaincre ces derniers de ne plus apprendre le français à leurs enfants, avec pour résultat que, sur le tiers de la population du Maine d’origine francophone, une très faible proportion arrive encore à s’exprimer en français aujourd’hui.

L’Acadie n’est pas un pays comme les autres. Cette nation « du coeur » […] est célébrée ce vendredi [15 août] à travers les traditionnels tintamarres et autres concerts qui rythmeront bien des recoins de l’Amérique du Nord. […] [Les] documentaires [Grand-Pré, écho de l’UNESCO, Les mondes inondés : la baie de Fundy et L’Acadie des frontières] […] décryptent l’histoire et le présent de ce peuple particulièrement résilient, et […] nous fait découvrir un écosystème qui a marqué son évolution, celui de la baie de Fundy. […]

[Le film d’Anika Lirette], Grand-Pré, écho de l’UNESCO, […] prend pour prétexte l’inscription de ce lieu symbolique du Grand Dérangement au patrimoine universel de l’UNESCO en 2012 pour raconter l’histoire mouvementée des Acadiens, dont les premières générations ont rendu cultivables et habitables les terres marécageuses de cette région de la Nouvelle-Écosse actuelle grâce à l’élaboration d’ingénieux systèmes d’aboiteaux.

Le film souligne à coups de témoignages émus d’élus, d’historiens et de citoyens ordinaires, Acadiens de la Nouvelle-Écosse et d’ailleurs, et même anglophones, cette ingéniosité et l’impressionnante résilience dont a fait preuve cette population persécutée et chassée.

[…] le documentaire laisse transparaître la fierté retrouvée de celui-ci, particulièrement évidente chez les jeunes générations, qui voient dans l’inscription du site de Grand-Pré au patrimoine mondial de l’UNESCO une raison d’espérer que leur « nation » survivra encore longtemps, et continuera de rayonner.

[…] [Le documentaire] Les mondes inondés : la baie de Fundy [est] consacré à l’écosystème de la baie de Fundy, cette immense étendue d’eau où se produisent les plus fortes marées du monde. C’est dans cet environnement parfois hostile que les Acadiens ont réussi à développer des systèmes et techniques rendant possible l’agriculture, malgré l’inondation quotidienne des terres et les marécages. […]

Le dernier documentaire [L’Acadie des frontières] lève le voile sur une Acadie que l’on connaît moins. Ou plutôt sur une population que l’on associe naturellement au peuple acadien, mais qui ne s’y identifie pas nécessairement : les francophones de la vallée de la rivière Madawaska, qui comprend la région d’Edmundston, une partie du Témiscouata et le nord du Maine. […]

Si la plupart des intervenants du film, fort sympathique et instructif, ressentent d’abord un sentiment d’appartenance à leur région, c’est peut-être un peu à cause de la « triple déportation » que leurs ancêtres ont vécue, tel que l’explique la directrice des Archives acadiennes de l’Université du Maine à Fort Kent, la Franco-Américaine Lise Pelletier.

Il y eut d’abord le Grand Dérangement, puis la déportation qu’ont dû subir les Acadiens revenus d’exil qui se sont installés dans la région de Fredericton, chassés par les loyalistes qui réclamaient ces terres au lendemain de la guerre d’indépendance américaine, et qui se sont réfugiés dans la péninsule acadienne. Enfin, il y en eu une dernière, que l’on peut davantage associer à une séparation, lors de la délimitation de la frontière avec les États-Unis, qui a divisé des communautés jusqu’alors soudées. Les resserrements aux douanes après le 11-Septembre ont renforcé ce sentiment de division.

L’un des segments les plus intéressants du documentaire met en lumière le sort des francophones du Maine. Ces descendants d’Acadiens ont pu vivre dans leur langue jusqu’à ce que l’influence du Ku Klux Klan, très présent dans la région contre les francophones, se fasse sentir jusque dans les législations. L’interdiction de parler français à l’école, du milieu des années 1920 à la fin des années 1960, et le racisme ordinaire ont fini de convaincre ces derniers de ne plus apprendre le français à leurs enfants, avec pour résultat que, sur le tiers de la population du Maine d’origine francophone, une très faible proportion arrive encore à s’exprimer en français aujourd’hui. […]

SOURCE

 

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