Article de Jean-François Villeneuve paru dans le 24 H du vendredi 30 avril 2010.
Plusieurs regroupements de jeunes affirment que le salut de la langue française au Québec passe par des études collégiales en français pour les immigrants.
Lors d’une conférence de presse tenue jeudi après-midi au Club Soda à Montréal, le Mouvement Montréal français, représenté par l’écrivain Yves Beauchemin, ainsi que plusieurs autres regroupements nationalistes, ont lancé le Mouvement des cégépiens pour le français (MCF), qui demande que le cégep s’offre exclusivement en français, sauf pour la minorité anglophone qui bénéficie déjà du système d’exception de la Loi 101.
Les différents intervenants, dont le Forum jeunesse du Bloc québécois (FJBQ) et le comité national des jeunes du Parti québécois (CNJPQ), se sont positionnés en affirmant que « l’éducation joue un rôle primordial dans la transmission d’une langue et d’une culture et que ce sont les mesures scolaires qui ont eu le plus grand impact sur la force d’attraction du français. »
Le MCF, sous la présidence de Étienne Gougoux, prétend que l’application de la Loi 101 pour les cégeps pourrait aider à garder les allophones dans le système francophone, eux qui y restaient dans un pourcentage de 82 % en 1987 et qui le faisaient seulement dans une proportion de 60 % vingt ans plus tard, toujours selon l’organisme.
La faute au gouvernement?
Yves Beauchemin est certes le plus virulent des conférenciers présents, lui qui prévoit que d’ici une dizaine d’années, le français sera minoritaire à Montréal. Il critique le gouvernement provincial, affirmant que celui-ci est « pourri » et que « Jean Charest se sacre de la défense du français ».
Le MCF mentionne de plus que le financement public est nettement plus élevé pour les institutions anglophones que pour les francophones. Selon les données avancées, les anglophones représenteraient 8 % de la population du Québec, alors que les cégeps anglophones recevraient 16 % du financement.
Le Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport a réagi en affirmant que le financement des institutions collégiales et universitaires se fait strictement selon les effectifs étudiants et que le montant n’est aucunement influencé par la langue d’enseignement.
Il affirme également que les étudiants, majoritairement des adultes, ont le droit de choisir leur langue d’enseignement et que cette question n’est pas dans les plans du ministère.