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Le chantier oublié des élections municipales : la langue française !

Le chantier oublié des élections municipales : la langue française !

À deux semaines des élections municipales de Montréal, il y a une grande absente dans le débat public : la langue française.

Alors que notre langue recule à une vitesse alarmante dans la métropole, il est franchement incompréhensible de constater le silence des candidats et des partis municipaux sur cette question fondamentale. On parle de différents projets tous innovants pour la métropole, on promet des solutions pour chaque nid-de-poule, mais pendant ce temps, un profond effritement se poursuit : celui de notre existence en français.

Le recul du français à Montréal est réel, documenté, inquiétant. Et ce silence est donc d’autant plus troublant qu’il survient au moment même où un rapport majeur a été déposé : celui du Comité sur la langue française de la Ville de Montréal, présidé par Louise Harel, intitulé Rapport de recommandations sur la langue française du Comité sur la langue française. Ce rapport propose une série de recommandations solides, porteuses et urgentes. Il témoigne d’une volonté de rattacher Montréal à la Francophonie internationale, afin d’en faire une ville influente sur les plans économique et culturel. Il insiste sur la nécessité de traiter le français comme un dossier transversal, en misant sur la collaboration avec la société civile, et surtout, en réaffirmant le rôle central de la culture nationale, plutôt que d’inventer une culture strictement « montréalaise ». Bref, c’est un rapport sérieux, ambitieux, structurant qui mérite bien plus que le désintérêt des candidats à la mairie de Montréal.

Oui il est vrai que Projet Montréal a bougé rapidement avec la création d’un Bureau de la langue française qui a été mis en place et une nouvelle direction générale vient remplacer la commissaire de la langue française. Mais ce bureau dépend directement de l’administration municipale, ce qui limite son autonomie et son impact. Nous avons hâte de connaître les budgets alloués au Bureau.

C’est pourquoi la Société Saint-Jean-Baptiste demande depuis longtemps la création d’un Conseil de la langue française indépendant, un organe citoyen capable de proposer des actions concrètes, de suivre publiquement les engagements linguistiques de la Ville et de faire le lien entre les élus et la population.

De plus, nous avons rassemblé, dans un document complet, une série de propositions concrètes pour renforcer le statut du français à Montréal. Celles-ci incluent, entre autres, l’adoption d’une politique linguistique municipale claire, la fin des communications bilingues non conformes à la loi, la création d’un Conseil de la langue française, une meilleure intégration en français des immigrants, une meilleure exemplarité des élus, ainsi que des initiatives structurantes pour rehausser le prestige du français dans l’espace public.

Il est important de rappeler que la Ville a adopté une résolution pour la création d’un Conseil et il est le relais des citoyennes et citoyens qui se préoccupent du français. Une pétition lancée par trois jeunes étudiantes, soutenue par notre organisation, a d’ailleurs récolté près de 20 000 signatures.
Comment prétendre bâtir une ville inclusive, écologique, innovante, si la langue qui unit ses citoyens est banalisée ?

Nous demandons donc aux partis municipaux de débattre sur la langue française. Quels sont leurs engagements concrets pour freiner le recul du français à Montréal ? Appuient-ils la création de ce Conseil de la langue française ? Quelle place donneront-ils à la langue dans les communications, les services, la culture, la vie publique ?

La Charte de la Ville est pourtant explicite : Montréal est une ville de langue française.
Ce n’est pas une décoration, c’est une réalité que nous voulons garder vivante pour la métropole francophone des Amériques.

Marie-Anne Alepin
Présidente Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal

La Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal est au service de la nation québécoise depuis 1834.

SOURCE :

ssjb.com

Jacques Bouchard (pour une entrevue avec Marie-Anne Alepin)

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