Le déséquilibre linguistique du financement de l’enseignement supérieur

22 février 2013 –

Lors de son assemblée générale annuelle tenue en mars 2012, la SSJBM, fidèle à sa mission de promotion de l’éducation et de l’égalité des chances, a donné son appui au mouvement étudiant contre la hausse des frais de scolarité et pour la gratuité scolaire. De plus, il importe de lever le voile sur le sous-financement que subit l’ensemble des établissements universitaires francophones au Québec.

Au Québec, l’accès à l’éducation est encore fortement relié à la langue des étudiants et des institutions. Malgré des progrès appréciables depuis les années soixante, le taux de diplomation universitaire des jeunes francophones (22,5 %) est encore beaucoup moins élevé que celui des jeunes anglophones (32,3 %). Il ne faut pas oublier que plusieurs générations de Québécois ont fait face à une discrimination économique généralisée et au sous-développement des réseaux éducatifs francophones.

L’accès généralisé à l’éducation postsecondaire constitue une tradition encore récente pour la majorité québécoise. C’est ce qui explique par exemple que l’important dégel des droits de scolarité effectué par Robert Bourassa au début des années 1990 a eu un impact immédiat qui se fit essentiellement sentir dans les universités francophones.
Ce facteur culturel explique aussi en partie pourquoi les taux de diplomation sont plus hauts dans certaines provinces bien que les droits de scolarité y soient plus élevés. De plus, non seulement l’écart entre les taux de diplomation persiste en fonction de la langue, mais il est en presque parfaite corrélation avec l’écart qui se maintient entre le financement des institutions collégiales et universitaires francophones et anglophones.

Article du journal Le Devoir :
Pourquoi évacuer du Sommet le déséquilibre linguistique du financement de l’enseignement supérieur? :