Le FN n’est toujours pas le bienvenu à la SSJB

C O M M U N I Q U É

Mise au point

Le FN n’est toujours pas le bienvenu à la SSJB

 

Montréal, 4 mars 2017 – À la suite d’un article du journaliste Philippe Teisceira-Lessard de La Presse relatant la visite du militant français Loup Viallet à la Maison Ludger-Duvernay le 2 mars dernier, je tiens, en tant que Président général de la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal, à faire cette mise au point.

Qu’il soit bien clair que la SSJB, organisation citoyenne et non-partisane (indépendante des partis politiques), n’a absolument aucun lien avec le Front National (FN), qu’elle ne compte pas en développer et qu’elle s’en dissocie fermement. Elle se dissocie également et dénonce vigoureusement toute forme de discours haineux, raciste, anti-immigrant ou stigmatisant à l’égard notamment des personnes de confession musulmane.

En mars 2016, à l’occasion de la visite au Québec de la présidente du FN, Marine Le Pen, le Mouvement Montréal français (MMF), que je préside également, avait publié un communiqué intitulé « Nous ne parlons pas la langue du FN » et condamné dans les médias les positions de la chef frontiste, preuve que nous n’avons pas d’accointances avec ce parti ni n’entendons le « normaliser » dans l’espace public québécois. Aussi, à l’automne 2015, nous nous positionnions en faveur de l’accueil des réfugiés syriens au Québec, cela en ces termes : « La SSJB et le MQF sont tout à fait favorables à ce que le Québec, société riche, fasse sa part du devoir humanitaire de l’Occident en accueillant des milliers de réfugiés syriens. » Ces positions sont évidemment irréconciliables avec celles de madame Le Pen.

Tel que rapporté dans La Presse, la rencontre avec monsieur Viallet, que je ne connaissais pas, s’est organisée très rapidement par téléphone et de manière plutôt improvisée. Elle n’avait en rien un caractère « officiel », contrairement à ce qui a été prétendu. Il faut dire que monsieur Viallet s’est présenté et a été accueilli uniquement à titre de responsable d’une ONG faisant la promotion de la francophonie à l’international, sans plus de détail, et non en tant que « délégué » ou « responsable » du FN, comme l’indique de façon abusive le titre de l’article. Ses fonctions au sein de ce parti nous étaient par ailleurs inconnues. Nous n’accepterons donc aucunement que cette rencontre soit récupérée politiquement par les frontistes. Aussi, nous ferons assurément preuve de plus de vigilance à l’avenir et, en toute humilité, nous regrettons d’avoir pu générer quelque confusion que ce soit quant à notre positionnement.

Je me permettrai d’ajouter que La Presse a rendu, comme souvent par le passé, un travail journalistique qui a pour effet de discréditer notre institution, sans avoir adéquatement pris en compte le contexte de cette rencontre ni toutes les informations fournies.

Du reste, de manière générale, je tiens à déplorer l’espèce de schizophrénie qu’il y a dans la sphère médiatique et sur les réseaux sociaux, qui encourage la calomnie par association, traçant des liens pour le moins ténus entre notre mouvement et les groupes d’extrême-droite, que nous veillons activement à tenir à grande distance.

D’autre part, tout en réitérant que l’objet de la discussion avec monsieur Viallet n’était pas le FN mais bien la francophonie internationale, j’ajouterai, même si cela va de soi, que ce n’est pas parce qu’on rencontre quelqu’un, qu’on adhère à toutes ses idées !

Par exemple, lorsque je rencontre un ministre libéral, cela ne fait pas de moi un Libéral ! Du moins, je l’espère. Idem lorsque j’ai reçu récemment un leader syndical palestinien ou des militants communistes cubains, événements non-couverts par La Presse qui préfère manifestement nous associer aux courants les plus honnis dès qu’il en a la moindre occasion… De la même façon, lorsque Trudeau rencontre Trump, cela ne fait sans doute pas de lui un trumpiste ou un partisan du Parti Républicain… Également, lors de la récente tournée de Marine Le Pen au Québec, je rappellerai qu’Amir Khadir lui-même s’était montré ouvert, ultimement, à la rencontrer ne serait-ce que pour confronter leurs positions. On ne saurait du coup faire des rapprochements absurdes.

En politique et en démocratie, il est normal de dialoguer, cela même avec des gens dont les idées sont aux antipodes des nôtres, cela dit sans nullement légitimer les thèses du FN, que nous rejetons.

Enfin, je réitère que la vision portée par notre Société, qui compte plusieurs membres d’origines diverses et notamment plusieurs membres de confession musulmane, se veut humaniste, inclusive et progressiste. Le combat pour la langue française est en même temps un combat pour l’harmonie sociale et la diversité culturelle dans le monde. Il n’est pas mené contre qui que ce soit, mais pour la pérennité de notre langue commune. Quant au combat pour l’indépendance, il doit rassembler l’ensemble des Québécois et des Québécoises, sans discrimination aucune relative à la couleur de peau, la religion, l’origine ethnique, la langue, l’orientation sexuelle, etc.

Signature Maxime Laporte

Me Maxime Laporte
Président général
Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal

 

 

Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal  – ssjb.com
Claude Boisvert, responsable des communications
438-931-2615, cboisvert@ssjb.com

*Notez que le Président général ne fera pas davantage d’entrevues sur le sujet.