La Presse Canadienne, 29 novembre 2009
Un nouvel organisme voué à la défense du français a été lancé officiellement, dimanche, à Longueuil. Plusieurs personnalités ont participé au rassemblement, dont l’écrivain Yves Beauchemin, qui est le porte-parole de l’organisme, l’ancien premier ministre Bernard Landry, le député péquiste Pierre Curzi, et le président de la Société Stain-Jean-Baptiste de Montréal, Mario Beaulieu.
L’événement constituait également la deuxième phase de la campagne lancée par le Mouvement Montréal français et la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal contre le jugement rendu par la Cour suprême qui invalidait la Loi 104.
Le mois dernier, le plus haut tribunal au pays a déclaré inconstitutionnels des articles de cette loi qui interdisaient le « tour de passe-passe » de parents qui inscrivaient temporairement leurs enfants dans des écoles non subventionnées par l’Etat afin de leur « acheter » le droit de passer ensuite dans le système anglophone subventionné.
L’opposition péquiste à l’Assemblée nationale a réclamé que le gouvernement Charest étende les dispositions de la loi 101 sur l’enseignement en français aux écoles privées non subventionnées et qu’il se prémunisse contre toute contestation éventuelle en invoquant la clause dérogatoire.
Selon un communiqué transmis dimanche soir, l’écrivain longueuillois et porte-parole du MMgieF, Yves Beauchemin a prononcé la première allocution devant une foule de 400 personnes. Dressant le triste portrait d’une population francophone en déclin en Ontario, il a fait le parallèle avec Montréal et ses environs. « Notre langue nous appartient, mais on veut nous l’enlever. Pas par méchanceté, mais au profit d’un Canada uni à tout prix. Et ce prix, c’est nous qui le paierons. »
Luce Cloutier, membre fondatrice du nouveau Mouvement, a par la suite fait la lecture du manifeste préparé pour l’occasion. « Nous voulons une administration publique qui fonctionne en français et reflète le fait que le français est la langue officielle et la langue commune de la vie publique. L’usage du français fait partie des obligations générales de l’Etat et de ses institutions publiques, des citoyennes et des citoyens pour assurer la cohérence et le bon fonctionnement de la société ainsi qu’une meilleure égalité des chances. »
Le Mouvement Montérégie français (MMgieF) est un groupe dont la mission est axée sur la défense et la promotion du français en Montérégie, l’accueil et la francisation des nouveaux arrivants ainsi que la mobilisation de la population sur les enjeux linguistiques actuels.