Communiqué de MNQ publié sur Telbec le 6 mars 2012
Le Mouvement national des Québécoises et des Québécois (MNQ) s’interroge quant à la mise en œuvre de l’enseignement intensif de l’anglais, langue seconde, en sixième année du primaire, dans toutes les écoles francophones du Québec, et ce, dès l’automne 2012.
Lors de la dernière Assemblée générale du MNQ, le 25 février dernier, les membres des Sociétés nationales et des Sociétés Saint-Jean-Baptiste affiliées, sous l’initiative de la Société nationale de l’Est du Québec (SNEQ), se sont prononcés en faveur d’un moratoire sur la mise en œuvre de cette mesure. Il apparaît essentiel d’approfondir davantage la réflexion quant à l’application de ce genre de mesure, et surtout, de considérer plusieurs aspects d’ordre identitaires, historiques et pédagogiques.
« Nous jugeons qu’il est prématuré que cette mesure soit mise en application aussi rapidement, et pour l’ensemble des élèves. Nous croyons que la population québécoise doit aussi recevoir des assurances quant à l’enseignement du français, comme langue d’usage commune et surtout comme langue d’intégration à la société québécoise. » précise Chantale Trottier, présidente du MNQ.
Pour une majorité de Québécois, il est certain que le fait français au Québec est aujourd’hui fragile et que l’anglicisation de plusieurs régions, dont la région métropolitaine, est alarmante et nécessite des actions concrètes. En plus d’être un frein à la réussite souhaitable de tous les élèves et de constituer une diminution réelle du temps d’enseignement des autres matières, cette mesure contrevient aux efforts d’amélioration de la langue française et à sa protection. De plus, elle creuse davantage l’écart entre les élèves en difficultés d’apprentissage et les autres.
« Bien évidemment, le MNQ ne s’oppose pas à la maîtrise d’une langue seconde; que ce soit l’anglais, l’espagnol, ou le mandarin. La connaissance d’une deuxième, ou troisième, langue constitue sans contredit un atout indéniable. Toutefois, il est essentiel de prendre les conséquences qu’une mesure de la sorte peut entraîner dans la situation linguistique actuelle du Québec en considération. » d’ajouter Mme Trottier.
Fondé en 1947, le MNQ regroupe aujourd’hui dix-neuf (19) Sociétés nationales et Sociétés Saint-Jean-Baptiste réparties sur tout le territoire du Québec et compte, au total, quelque 110 000 membres. Il a pour mission de défendre et promouvoir l’identité québécoise, la langue, l’histoire, la culture et le patrimoine.