Ces jours-ci on assiste à une remontée du fait anti-français comme jamais de la part de la communauté anglophone. On est loin de la belle harmonie souhaitée. Et en plus ils ne prennent pas de gants blancs pour nous envoyer promener.
par Daniel Rolland dans LaMetropole.com le 17 mars 2014
Les médias anglophones ont fait de leur côté toute une histoire du fait que Pauline Marois n’a pas voulu participer à un débat des chefs en anglais. C’est son droit, elle ne maîtrise pas cette langue. Ou bien elle aurait pu dire « D’accord, mais avec l’aide d’un interprète en simultané ». Pensez-vous que les écrivains américains qui débarquent à Paris à l’émission La grande librairie se fendent le cul à parler notre langue? Ils acceptent d’être traduits en direct. Ç’a été le cas il y a quelques mois pour Stephen King. On ne lui demande pas non plus de s’exprimer dans la langue de Molière. C’est un anglophone.
Nous, les francos, on a toujours des nôtres vendus à la culture anglaise pour nous taper sur le ciboulot avec des « C’est drôle, pourtant t’es intelligent, je ne comprends pas que tu ne parles pas anglais ». À ça le philosophe de Montréal a eu cette répartie cinglante: « Justement, parce que je suis intelligent ». Elle est un peu raide, certes, mais ça explique tout de même un ras-le-bol de ce souhait d’être assimilé coûte que coûte.
Et puis encore il y a peu de temps, un artiste anglophone sympathique à notre culture et qui se produisait au Métropolis, disait justement à son public qu’il appréciait particulièrement le fait français de Montréal. L’auditoire composé de 60% d’anglophones l’a hué copieusement. Pensez-vous que les 40% de francos restant ont répliqué? Pas du tout. Ils se sont écrasés net…
LE RESPECT POINT À LA LIGNE
Je le précise au cas où certains voudraient partir sur leurs grands chevaux, que je ne veux pas nourrir ici une guerre anti-anglophones. Simplement, je demande à cette communauté minoritaire au Québec d’être respectueuse de la majorité. J’ai beaucoup d’estime pour les anglophones qui maîtrisent notre langue. Et d’ailleurs ceux-là aiment Montréal, précisément pour le fait français, et se sont donné la peine de connaître notre langue. C’est pour cette raison qu’ils ne sont pas chauds pour Toronto. C’est tout à leur l’honneur.
Et je ferais la même chose si j’étais dans la Ville Reine. Mais je demeure au Québec et je tiens à vivre et à mourir dans la seule langue que je connaisse. Quand aux anglos vulgaires, je ne comprends pas que leurs compatriotes éduqués ne les remettent pas à leur place. Est-ce la loi du plus fort en gueule?