Article de Christian Rioux publié dans Le Devoir le 28 janvier 2012
Comme les Québécois l’ont fait en 1980 et en 1995, les Écossais seront invités à l’automne 2014 à se prononcer sur l’indépendance de leur pays et à mettre fin au traité d’Union qui les unit à l’Angleterre depuis 1707. La question sera claire, a dit le premier ministre, et on ne peut plus simple: «Acceptez-vous que l’Écosse devienne un pays indépendant?» Certes, les plus radicaux parmi ceux que l’on appelle ici les unionistes souhaiteraient une question du genre «Voulez-vous que l’Écosse se sépare totalement et définitivement de la mère patrie britannique adorée?», ironise le politologue Michael Keating de l’Université d’Édimbourg. Il y aura évidemment un débat sur la question qui sera soumise à la Commission électorale britannique et sur la légalité d’un référendum qui ne serait pas approuvé par une loi de Westminster. Mais, sauf pour les unionistes les plus extrémistes, la formulation de la question révélée cette semaine ne devrait guère poser problème. À Édimbourg, on voit mal comment, avec seulement 12 députés écossais, la coalition libérale-conservatrice au pouvoir à Westminster pourrait avoir la légitimité de contester la légalité de la démarche du Parlement écossais.