Legault sermonne Trudeau au sujet de la vaccination

Alors que nous faisons peut-être face au combat de notre vie, l’autonomie et la capacité politique québécoise dans le dossier Covid restent pratiquement nulles. Nous sommes en effet dans l’impossibilité de décider d’aspects aussi importants que notre stratégie de vaccination ou notre stratégie de contrôle des frontières sans demander la permission à un régime étranger.

Encore une fois, il est impossible de ne pas conclure à un dédoublement inutile, coûteux et dangereux des ressources politiques sur le territoire. Aujourd’hui plus que jamais, militer pour la libération du Québec, c’est littéralement militer pour sa survie et celle de son peuple.

 

Vincent Larin,   JOURNAL DE  MONTREAL

 

Le premier ministre François Legault a tenu à remettre les pendules à l’heure au sujet de la campagne de vaccination du Québec après que son homologue fédéral, Justin Trudeau, se soit montré exaspéré par la lenteur de son déploiement.

«Contrairement à ce que dit Justin Trudeau, tous les vaccins qu’on reçoit chaque semaine sont utilisés chaque semaine», a martelé le chef de la Coalition avenir Québec, mercredi, au moment d’annoncer la mise en place d’un couvre-feu dans la province.

Selon François Legault, Québec a la possibilité d’inoculer jusqu’à 250 000 personnes par semaine. Or, le gouvernement fédéral a prévu d’envoyer seulement 233 000 doses à la province d’ici la fin janvier.


«Donc, il n’y a pas de problème, on pourrait vacciner quatre fois plus de personnes que l’on fait actuellement, mais on n’a pas assez de doses», a-t-il indiqué.

«Je veux passer un message très clair à Justin Trudeau: au lieu de faire la leçon aux provinces sur les normes en CHSLD et sur les vaccins, bien qu’il s’occupe d’abord de nous approvisionner en vaccins pis qu’il s’occupe aussi de contrôler le suivi qui se fait auprès des voyageurs qui reviennent au Canada», a ajouté François Legault.

La passe d’armes entre le fédéral et le provincial s’est poursuivie en soirée. «Près de 50 000 doses de vaccin dorment dans des congélateurs au Québec. C’est plus de la moitié des doses livrées. Les livraisons s’accélèrent. On doit accélérer la cadence», a assuré le leader parlementaire des libéraux, Pablo Rodriguez, sur Twitter.

«Les doses ne dorment pas. Elles sont déployées et seront toutes utilisées. Vous pouvez nous en envoyer le triple. On va toutes les utiliser très rapidement», a rapidement répliqué le ministre de la Santé Christian Dubé sous le tweet.

Ce dernier avait auparavant réitéré, en conférence de presse, l’objectif de son gouvernement d’administrer une première dose du vaccin contre la COVID-19 à 250 000 Québécois d’ici la fin janvier.

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Mardi, Justin Trudeau avait qualifié de «frustrante» la lenteur du déploiement des campagnes de vaccinations des provinces.

Il réagissait notamment au ralentissement du nombre de vaccins administrés quotidiennement au Québec après l’entrée en vigueur d’une nouvelle directive de la Santé publique à la veille du jour de l’An.

Le gouvernement a annoncé le 31 décembre qu’il utiliserait désormais toutes les doses de vaccin en sa possession afin d’immuniser le plus grand nombre de personnes possible parmi les groupes prioritaires.

Un certain délai dans la livraison de ces milliers de nouvelles doses maintenant disponible expliquait le nombre peu élevé de Québécois vaccinés par rapport au nombre de vaccins disponibles.

Mais le ralentissement a finalement été de courte durée et Québec a annoncé mercredi avoir inoculé un record de 6221 personnes.

Il s’agit d’une hausse marquée par rapport aux journées précédentes. Lundi, 2529 Québécois avaient reçu une dose de vaccin contre la COVID-19. Du 31 décembre au 3 janvier, seulement 2851 doses avaient pu être administrées.