Article écrit par Xavier Barsalou Duval – Président, Forum jeunesse du Bloc québécois Québec
dans le journal Le Devoir du 10 octobre 2013
Par les temps qui courent, on traite souvent systématiquement de racistes des gens qui veulent assumer leur identité en adoptant une Charte des valeurs québécoises. À mon sens, le racisme, ce n’est pas d’appliquer le même traitement à tous les citoyens.
Parlant de racisme, on pourrait mentionner la Colombie-Britannique qui refuse de recevoir des documents en français dans ses tribunaux sous le prétexte d’une vieille loi coloniale de 1731 qui fait en sorte que les juges britanno-colombiens ne peuvent pas accepter en preuve des documents dans une autre langue que l’anglais. […]
Ce jugement n’est pas tombé à la fin des années 1800 où au début des années 1900 alors qu’on a interdit l’enseignement du français dans toutes les provinces du Canada, il a eu lieu le 26 juillet 2013.
Le gouvernement de Maurice Duplessis avait voté une loi qui faisait prévaloir les textes de loi français sur le texte anglais en 1937, mais il a par la suite du la faire battre devant le tollé que cela a engendré. En 1977, la langue des lois et des tribunaux était aussi visée par la version originale de la loi 101, mais un jugement de la Cour suprême daté du 13 décembre 1979 a renversé ces dispositions. C’est à se demander si la Cour suprême réserve un traitement spécial au Québec.
La mission «civilisatrice» du Canada
Le Canada anglais semble régulièrement considérer que les choix de société qui se qui distinguent le Québec comme étant mauvais. Que ce soit les garderies à 7 $, les frais de scolarité plus bas, les impôts légèrement plus élevés, la loi 101, le projet de loi 14, le projet de Charte des valeurs québécoises, tout cela est à jeter aux poubelles au nom de la mission civilisatrice du Canada. Les Québécois font des choix politiques de façon démocratique et même si le Canada n’est pas en accord avec ceux-ci, la moindre des choses est de les respecter.
À ce titre, Trudeau et Mulcair semblent présentement donner dans la surenchère en pour celui qui sera le plus colonialiste des deux. Jusqu’à présent, il semble que Mulcair a pris les devant. Son expérience de charcuteur de la loi 101 en tant que directeur des affaires juridique chez Alliance Québec a dû lui inspirer de proposer d’utiliser les fonds du NPD, un parti canadien dont plus de la moitié de la députation provient du Québec, pour combattre le gouvernement du Québec avant même qu’il ne dépose son projet de loi.