Article de Claude Vaillancourt publié dans L’Aut’Journal le 12 décembre 2011
À plusieurs reprises, Pierre-Marc Johnson a manifesté la volonté du gouvernement canadien de retirer la culture de l’AÉCG. Il a toutefois qualifié cette intention de «radicale». Dans le cadre des négociations de l’AÉCG, il devient donc «radical» de respecter la convention sur la diversité culturelle de l’UNESCO, qui exige une pareille exclusion, ratifiée par 115 États, dont les pays de l’UE et le Canada !
Une convention qui a l’inconvénient de faire «dresser les cheveux sur la tête des avocats qui font du droit du commerce en Europe». On peut alors imaginer tout ce qu’il faudra donner en échange pour que l’Europe se permette de faire un sacrifice aussi grand…
L’intervention du député de Québec Solidaire Amir Khadir a été particulièrement remarquée. Ce dernier s’est interrogé sur le sérieux risque de conflits d’intérêt d’un négociateur qui a des liens avec Heenan Blakie et Veolia.
La réponse de Johnson s’est limitée à se montrer offusqué, encouragé dans sa réaction théâtrale par des excuses devant une pareille outrecuidance offertes par Stéphanie Vallée du Parti Libéral.
Une question essentielle aura donc été évitée : le négociateur d’un gouvernement peut-il rester lié à l’une des grandes compagnies européennes qui aura le plus d’intérêt à ce que l’AÉCG soit conclu à son avantage ?
D’autres sujets fondamentaux ont été négligés, dont l’un par tous les participants à la commission : l’éventualité d’un chapitre sur l’investissement, qui permettrait à des compagnies de poursuivre les gouvernements. Il s’agit pourtant de l’un des aspects les plus inquiétants de l’accord, l’un de ceux qui affectent le plus l’autonomie