Les Filles du Roy – Les mères de la nation?

Article de Christian Rioux publié dans Le Devoir le 7 août 2013

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«Pour Maud Sirois-Belle, auteure de plusieurs articles sur les Filles du Roy, il ne fait pas de doute que ces femmes sont les « mères de la nation » et qu’elles méritent toute notre reconnaissance. C’est pourquoi cette Québécoise qui habite Paris fut, avec quelques autres, à l’origine des commémorations actuelles. « Les Filles du Roy représentent la moitié des femmes venues s’établir entre 1608 et 1760. Quand meurt la dernière, le Canada a retrouvé son équilibre démographique. » Lorsqu’on connaît la suite : la perte de l’Acadie en 1715, la Conquête en 1760 et le projet d’assimilation de lord Durham, il apparaît évident que le Canada français n’aurait jamais survécu sans elles.

Mais Maud Sirois-Belle veut voir dans l’empreinte laissée par ces femmes plus qu’une victoire démographique. « Ces femmes étaient tenaces et courageuses,dit-elle. On avait choisi les plus fortes. Elles ont marqué les mentalités et la conscience collective. Si les femmes québécoises ont beaucoup de caractère, c’est probablement en partie à elles qu’on le doit. »[…]

Yves Landry attribue aussi en partie à ces Filles du Roy le brassage social qui caractérise le Québec. « À l’époque, il y a très peu d’endogamie. On se marie presque avec le premier venu. Des nobles épousent des roturières. » Ainsi, Marie-Claude Chamois, fille d’un secrétaire du roi, épouse-t-elle un simple coureur des bois, François Frigon. Ce dernier ne lui léguera d’ailleurs que des dettes. Si, au Québec, les différences de classes sont peu marquées, on le devrait donc au brassage social que provoque, notamment, l’arrivée des Filles du Roy.»

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