Les jeunes et la Loi 101 au cégep «Le moment Lisée»

C O M M U N I Q U É

Montréal, 2 mai 2017 – La Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal, par la voix de son Président général Me Maxime Laporte a tenu à répliquer au chef du Parti Québécois (PQ)qui rejette l’idée d’étendre l’application de la Loi 101 au niveau collégial, sous prétexte que cela lui aliénerait le vote des jeunes adultes.

Monsieur Laporte, fin vingtaine, a fait valoir: «Depuis sa fondation en 1834, la SSJB a vu se succéder des dizaines et des dizaines de partis et de chefs politiques. Au fil du temps, quelques-uns d’entre eux ont «osé» se démarquer du lot. Ainsi, les Louis-Joseph Papineau, Honoré Mercier, Jean Lesage, Camille Laurin, Lise Payette, Jacques Parizeau auront réussi, chacun à leur manière, à générer de l’extraordinaire.»

Prendre le pouvoir
«Aujourd’hui, le PQ vit son «moment Lisée». Tout en proposant plusieurs idées intéressantes, le PQ de 2017 a opté pour une approche un peu plus ordinaire de la politique, pour ainsi dire. Cette approche consiste essentiellement à se rabattre sur un objectif opérationnel, –lequel s’avère d’ailleurs commun, par définition, à tous les partis politiques quels qu’ils soient: prendre le pouvoir et, en l’espèce, renvoyer les Libéraux dans l’opposition.»

Plaire versus convaincre
«Dans l’espoir d’atteindre cet objectif légitime, les politiciens commettent souvent l’erreur de vouloir plaire à tout un chacun, «rassembler» le plus largement possible, jusqu’à se laisser tenter par le clientélisme. Voilà qui est certes partiellement louable, mais insuffisant pour triompher. Au-delà de la nécessité de plaire, il y a la nécessité de convaincre, d’inspirer, sachant de toute façon qu’on ne peut plaire à tout le monde; tel est le propre de l’action politique. Autrement dit, il n’y a jamais eu, en politique, de lien de proportionnalité directe entre «renoncer davantage» et «rassembler davantage». C’est un mauvais calcul.»

«En l’occurrence, monsieur Lisée semble croire qu’on serait incapable de convaincre «les jeunes», –utilisés abusivement en guise d’argument d’autorité, qu’il existe d’excellentes raisons d’étendre la Loi 101 au cégep. «Les jeunes», dont je suis, ne seraient-ils que de la marchandise électorale? Seraient-ils incapables de penser rationnellement et par eux-mêmes, au-delà de leur réalité individuelle et de leurs préférences personnelles, ce qui serait bon pour l’avenir du Québec? Aussi, les jeunes formeraient-ils un bloc monolithique? Bien sûr que non.»

63% des 18-34 ans en faveur de la Loi 101 au cégep
«En 2013, un sondage Léger révélait d’ailleurs que parmi l’ensemble des Québécois, les jeunes de 18 à 24 ans seraient les plus prompts à faire du renforcement de la Charte de la langue française, une priorité politique. Un autre sondage, CROP celui-là, a révélé que 62% des Québécois se disaient en faveur de la Loi 101 au cégep. Chez les 18-34 ans, ce pourcentage s’élevait à 63%. Chez les non-francophones, 25% se sont même dits d’accord. Pas mal! Des chiffres qui surpassent nettement les intentions de vote en faveur du PQ dans ces catégories statistiques!»

«Il me semble que le combat pour la langue française, si crucial, si essentiel pour notre société, est sensiblement plus inspirant, plus rassembleur et mieux à même d’attirer «les jeunes» et «la diversité» que d’alimenter la peur intercommunautaire en parlant d’histoires de burkas et d’AK-47, comme si des mitraillettes ne pouvaient se cacher également sous des manteaux d’hiver…»

Retrouver le sens de l’extraordinaire
«Mais, plus fondamentalement, si le Parti Québécois a perdu des plumes depuis le dernier référendum, s’il s’est morcelé à sa gauche et à sa droite avec la création de Québec solidaire, d’Option nationale et de la CAQ, ce n’est certainement pas à cause de son positionnement central sur la langue et l’aspiration du Québec à l’indépendance, lesquels ont toujours été, depuis les années 70, le ciment de nos convergences. C’est plutôt parce qu’il a perdu le sens de l’extraordinaire dans la poursuite de ces missions. Avec le congrès du PQ qui aura lieu en septembre, il n’est peut-être pas trop tard pour le retrouver. Je ne vois pas d’autres moyens pour le PQ d’augmenter ses chances de passer de la troisième ou quatrième position dans les intentions de vote chez les jeunes, à la première, et d’augmenter ses chances que ses électeurs ne boudent pas, par lassitude, le bureau de vote, le jour venu», a conclu Me Laporte.

Fondée en 1834 et comptant plus de 6000 membres, la Société Saint-Jean-Baptiste est le plus ancien organisme citoyen et non-partisan voué à la pérennisation du fait français en Amérique. Parmi ses membres actifs réguliers, 20,4% ont moins de 40 ans, une proportion supérieure à celle du PQ qui a récemment déclaré en avoir 16,7%.

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Source : Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal
Renseignement et demande d’entrevue (Maxime Laporte):
Claude Boisvert, responsable des communications
438-931-2615, cboisvert@ssjb.com

 

RÉFÉRENCES

1 – Léger, «Priorités pour la rentrée parlementaire», sondage Léger-L’Actualité, Québec, 8 août 2013, à la page 7
2 – CROP, «Application des critères d’admission de la Loi 101 pour l’école anglaise et française au Québec», 13 au 20 avril 2011