Les jeunes tiennent au français, selon la dernière présidente de la CSDM

Guillaume Cyr | Agence QMI  | TVA Nouvelles

La protection de la langue française est importante pour les jeunes, même si ces derniers tiennent parfois le fait français pour acquis, assure celle qui a été la dernière présidente de la Commission scolaire de Montréal (CSDM).

Catherine Harel-Bourdon vient de recevoir le prix Harfang 2020 du Mouvement Québec français, remis chaque année à une personnalité qui contribue de façon importante à faire avancer et rayonner la langue française à Montréal.

Cette distinction survient dans une période où le français est à l’avant-plan de l’actualité, alors que plusieurs émettent des craintes devant son recul, particulièrement au centre-ville de Montréal.

Des commentateurs ont reproché aux jeunes de ne pas s’intéresser à la protection de la langue, mais avec ses 17 ans d’engagement à la Commission scolaire de Montréal, dont 7 ans à titre de présidente, Mme Harel-Bourdon a pu observer l’importance qu’accordaient ceux-ci à la langue de Molière.

«L’enjeu du vivre ensemble est très important pour les jeunes. Les jeunes [tiennent à] beaucoup de causes planétaires, et souvent ça passe quand même par une défense en français et, ceux que j’ai rencontrés s’exprimaient très bien en français», a-t-elle dit.

Elle reconnait néanmoins que la présence très importante de la culture américaine, notamment dans le domaine musical, peut avoir un certain impact chez les jeunes.

«Peut-être qu’ils prennent un peu trop la langue française pour acquise parfois, il faut être très prudent», a-t-elle lancé, en précisant qu’il est important de développer une culture vivante et vibrante en français.

Mme Harel-Bourdon croit par ailleurs que l’éducation est au cœur de la préservation du français au Québec.

Elle se remémore d’ailleurs de très beaux souvenirs en pensant à de jeunes immigrants qui sont entrés en classe de francisation en secondaire 1, et qui sont ressortis avec des prix d’excellence à la fin de leur parcours au secondaire.

«Lorsque la passion est animée, ça fait toute la différence chez les jeunes», s’est exclamée Mme Harel-Bourdon.

Rappelons que la Commission scolaire de Montréal a été abolie en juin dernier avec le reste du réseau des commissions scolaires francophones, qui a été remplacé par les centres de services scolaires.

Catherine Harel-Bourdon a reçu le prix Harfang 2020 pour souligner son engagement au quotidien à l’avancement et au maintien de la langue française au sein des établissements scolaires de Montréal. Elle a notamment institué un règlement interne dans les agendas scolaires pour inviter les élèves à parler le français en classe et dans les espaces communs.