Texte de Mario Beaulieu paru dans Le Devoir, édition du 16 et 17 janvier 2010.
Essayiste, poète et romancier, Bruno Roy a siégé au comité du Mouvement Québec français de 1987 à 1996. Membre de la section Ouest-de-l’Île de la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB), il a participé au comité d’implantation d’un cégep francophone dans cette région. En son nom personnel et à titre de président de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois, il a été l’auteur de nombreux textes et mémoires faisant la promotion du français comme langue commune et en tant que bien patrimonial de solidarité et d’inclusion.
En 2000, dans un mémoire aux États généraux sur la langue française, il s’opposait farouchement à la bilinguisation institutionnelle, cet obstacle «qui empêche de considérer la culture québécoise comme une culture nationale». En 2004, il présentait un mémoire à l’Office de consultation publique de Montréal, où il concluait que, dans le projet de charte montréalaise des droits et des responsabilités, «l’absence de volonté de protéger la langue de la majorité française découle soit d’une inconscience absolue, soit d’une absence de vision, soit d’une lâcheté politique impardonnable». Encore en juin dernier, il fut l’un des orateurs au grand rassemblement du Mouvement Montréal français pour le français langue commune dans les services gouvernementaux.
Bruno Roy a largement contribué à l’avancement de la littérature québécoise et a su arrimer son amour des mots et de la langue aux nécessaires combats politiques de notre nation. La SSJB offre ses plus sincères condoléances à toutes celles et à tous ceux qu’il a laissés dans le deuil. «Les géants meurent, mais leurs mots et leur pensée vivent encore en chacun de nous.»