L’heure du français

Le récent sondage Léger sur l’état du français au Québec montre à quel point les québécois sont préoccupés par l’état catastrophique du français et souligne des demandes de mesures fortes de renforcement de leur langue nationale.

Hâtons-nous  « de décréter l’urgence linguistique » !

 

Article du Journal de Montréal

Les données s’accumulent, les sondages aussi : les Québécois semblent finalement prendre conscience de la situation dramatique du français,

On leur reprochera un peu leur lucidité tardive. Mais on en fera surtout le reproche à leurs élites.

Car il y a autour du français, au Québec, ce qu’on pourrait appeler un discours du déni, principalement porté par nos élites fédéralistes, qui vivent dans une réalité alternative n’ayant rien à envier à celle de Donald Trump.

Déni

Car si le recul du français n’est pas nouveau, elles ont longtemps préféré nier cette réalité et faire croire que tout allait bien.

Les fédéralistes ne sont pas seuls coupables. Bien des souverainistes étaient convaincus que la loi 101 de 1977 avait fait le travail et que la sécurité linguistique du peuple québécois était assurée. Le rapport Larose, en 2001, a représenté une étape majeure dans l’histoire de cet aveuglement. Ceux qui ne communiaient pas à cet optimisme obligatoire étaient accusés de verser dans le pessimisme identitaire rétrograde.

Il faut déconstruire le mythe de l’efficacité de la Charte de la langue française, comme nous y invite Frédéric Lacroix dans son livre Pourquoi la loi 101 est un échec, paru récemment. Nous ne pouvons plus nous contenter des acquis de Camille Laurin.

L’heure des grandes mesures de réaffirmation du français est venue.

Un principe fort doit nous guider : le Québec n’est pas une société bilingue, mais une société de langue française.

 

Urgence

La minorité historique anglaise a évidemment des droits spécifiques.

Mais le Québec, globalement, ne saurait plus tolérer que le français y soit optionnel, et qu’on puisse le rejoindre tout en rejetant le noyau de son identité.

La nouvelle loi 101 devra être ambitieuse.

Pour reprendre une formule qui circule, c’est l’heure de décréter l’urgence linguistique.

Est-ce que notre gouvernement « nationaliste » fera le travail ?