L’humanité a encore le devoir d’agir

LE DEVOIR | 12 novembre 2015 | Marco Bélair-Cirino

Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, a insisté mercredi sur le devoir de l’« humanité » de « réagir » aux menaces aux libertés, tout en faisant un parallèle entre le groupe État islamique (EI) et l’Allemagne nazie.

« La Deuxième Guerre mondiale, c’était quoi fondamentalement ? C’était l’humanité qui réagissait fortement contre le nazisme, contre un régime d’absolutisme, de racisme organisé, de destruction d’une communauté humaine. C’est difficile pour les jeunes de se coller à cette réalité-là, bien sûr à grande distance, mais s’ils regardent autour de nous ce qui se passe, bien sûr avec État islamique autour de la menace terroriste, il y a des correspondances », a-t-il déclaré en marge des commémorations du jour du Souvenir. « Il faut savoir que l’Humanité parfois doit prendre acte et réagir à ces menaces […] contre la démocratie et nos libertés », a-t-il ajouté.

Le chef du gouvernement québécois s’est toujours dit favorable à la participation des Forces canadiennes dans la lutte contre les « mouvements meurtriers » d’EI en Syrie et en Irak — par des frappes aériennes, par exemple. « Le Canada ne peut échapper à ses obligations internationales de participer avec la communauté internationale à des actions concertées », avait-il soutenu en octobre 2014.

À Ottawa, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé au lendemain du scrutin fédéral le retrait des militaires canadiens de la « mission de combat » au profit d’activités de formation des soldats locaux et à la distribution d’aide alimentaire aux réfugiés.

 

Des élèves de l’école Socrates-Démosthène ont assisté à la cérémonie du 11 novembre au cénotaphe militaire du cimetière Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal, en présence de vétérans.
Des élèves de l’école Socrates-Démosthène ont assisté à la cérémonie du 11 novembre au cénotaphe militaire du cimetière Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal, en présence de vétérans.

Enseignement

M. Couillard, père d’un militaire, a invité mercredi à perpétuer la mémoire des militaires canadiens d’hier et d’aujourd’hui en accordant une « importance particulière » à l’enseignement des conflits armés. « On a réussi à préserver [notre mode de vie] malgré toutes les crises mondiales des dernières années, des dernières décennies, incluant plus récemment la menace terroriste », a-t-il déclaré. Selon lui, la cérémonie de commémoration de l’armistice de la Première Guerre mondiale est également l’occasion de « pens[er] à l’ensemble des personnes de la planète qui aujourd’hui encore ont été victimes d’oppression, ont été massacrées pour des raisons liées à leur race, à leur identité, à leur religion ».

À Ottawa, près de 35 000 personnes se sont rassemblées près du Monument commémoratif de guerre du Canada. Le nouveau ministre des Anciens Combattants, Kent Hehr, a souhaité une amélioration des relations entre les vétérans et le gouvernement fédéral.

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