Lise Ravary et Marc Cassivi fustigent le documentaire « La langue à terre ». Êtes-vous surpris?

« La langue à terre » de Jean-Pierre Roy et Michel Breton est un documentaire sur l’anglicisation du Québec présenté en première au Festival des films du monde. L’omerta qui entoure la question linguistique au Québec est un des principaux constats qui ressort de ce documentaire d’une qualité artistique et scientifique exceptionnelle.

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Les invectives d’une rare agressivité dont il a fait l’objet par des journalistes comme Lise Ravary ou Marc Cassivi reflètent bien cette réalité. Au moment où la loi 101 et l’usage du français connaissaient un déclin sans précédent, tout mouvement de défense ou de promotion du français faisait l’objet de constantes accusations de xénophobie, voire de racisme. Sous l’effet de telles accusations, la question linguistique est devenue un véritable tabou. C’est ce qui explique que le constat de la situation réelle du français au Québec est largement occulté et que, de ce fait, l’ensemble de la population québécoise est privé d’une information vitale pour son avenir.

Les études prévisionnelles du président du Comité de suivi de la situation linguistique de l’OQLF nommé par les libéraux, Marc Termote, prévoient un déclin rapide des utilisateurs du français à Montréal, qui se répercutera sur l’ensemble des régions du Québec à moyen terme. Selon le dernier recensement, dans l’île de Montréal, 54,2 % des gens utilisent le français comme langue d’usage (soit 7,6 points de pourcentage de moins qu’en 1986), et 49,8 % des gens ont le français comme langue maternelle, une tendance qui gagne maintenant la couronne de la métropole et même le Québec en entier. Si la tendance se maintient, en 2016, il y aura 43 % de gens dont la langue maternelle sera le français sur l’île de Montréal et la population de langue d’usage française atteindra le même seuil en 2031.

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Comment expliquer l’attitude méprisante des journalistes comme Lise Ravary et de Marc Cassivi envers ceux qui appellent à l’action et au renforcement de la Charte de la langue française? Des lois linguistiques existent partout dans le monde, soit dans 190 États et 110 pays, dont le Canada et les États-Unis.  Seraient-elles là aussi un signe de fermeture et d’intolérance ?