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Louis Cyr

C’est le 10 octobre 1863 que naît celui qui allait devenir l’homme le plus fort du monde. Louis Cyr vit le jour dans le petit village de Saint-Cyprien-de-Napierville en Montérégie. À la naissance, il pèse 18 livres et se nomme Cyprien-Noé, prénom qu’il changera plus tard en Louis. Aîné d’une famille de 17 enfants, Louis Cyr avait de qui tenir. Son grand-père paternel, un homme robuste qui mesurait 6 pieds 1 pouce avait été jusqu’à un âge très avancé l’homme fort de la région. La mère de celui qui allait devenir le « Colosse canadien » était une femme impressionnante, toute en muscles, pesant plus de 240 livres, mesurant plus de 6 pieds et ne négligeait pas de se servir de ses moyens physiques pour maintenir dans le droit chemin une nombreuse et turbulente famille. Ses enfants racontaient volontiers qu’elle n’avait jamais eu de peine à maîtriser les plus robustes d’entre eux. Avec un nouvel enfant chaque année, la famille est nombreuse. Devant se trouver du travail, les années d’étude de Louis seront de courte durée.

 

Ses exploits de bambin méritent d’être racontés. C’est à l’âge de 8 ans que son père l’envoie chercher un veau de printemps manquant à l’appel. Cyprien-Noé retrouve l’animal embourbé dans un fossé. La bête trop affaiblie, il l’arrache du piège de boue, la hisse sur ses épaules et s’en retourne à la maison. Il fait une entrée sensationnelle sous les yeux de ses parents ébahis. À 9 ans, il fréquente l’école du village pendant les mois d’hiver. Toutefois, dès le printemps venu, il reprend le chemin des champs. Ce manège durera trois hivers après lesquels il quitte définitivement l’école. Inutile de vous dire qu’avec ce régime-là, il n’apprit pas grandchose. Ce n’est que plus tard, qu’il prit douloureusement conscience de son ignorance. Un terrible handicap dont il avait honte et dont il résolut de se débarrasser avec l’aide de sa chère compagne qui lui apprit à lire et à écrire, « exploit » dont il n’est pas peu fier. À l’âge de douze ans, son père lui déclara : Tu es gros et grand, il faut que tu travailles autant que moi en lui confiant la conduite de la charrue. Il travaille dans un camp de bûcherons pendant l’hiver et sur la ferme familiale le restant de l’année. C’est vrai qu’il est gros et fort. À 14 ans, il pèse déjà 160 livres et impressionne ses compagnons de travail par sa force brute.

En décembre 1878, la famille immigre à Lowell dans le Massachusetts. Cyr décide dorénavant de se faire appeler Louis car ce prénom est plus facile à prononcer en anglais. À 17 ans, il pèse 230 livres. Il lève des haltères jusqu’à 150 livres et au dire de Louis Cyr, ce fut un jeu plutôt facile de les manipuler. Il se fait couler dans une fonderie de Lowell, trois jeux d’haltères, « le plus lourd à 197 livres, le deuxième à 185 livres et le troisième à 156 livres ».

Il rencontre à Lowell sa future femme, Mélina Comtois, dont la famille vient de Saint-Jean-de-Matha. En 1883, il revient au Québec avec sa famille. Mélina et lui se marient la même année à Saint-Jean-de- Matha. Il commence alors à faire la tournée du Québec avec sa famille dans un spectacle qu’ils conçoivent eux-mêmes et appellent « La Troupe Cyr ». En 1883, ils s’installent à Montréal. Louis se voit offrir un poste de Une affiche de la tournée américaine organisée par John Robinson. La ceinture Fortissimo fut remise à Louis Cyr en 1889 lors d’une cérémonie pour souligner ses exploits. Louis Cyr a réalisé des exploits qui restent encore inégalés à ce jour. La famille Cyr : Mélina Comtois, l’épouse; Émiliana, la fille et Louis. Mario Beaulieu devant le monument de Louis Cyr à Saint-Jean-de-Matha. (Photo : France Langlais) LOUIS CYR par Agathe Boyer policier à Sainte-Cunégonde, située sur l’île de Montréal. Il conserve cet emploi jusqu’en décembre 1885. Sa fille, Émiliana Cyr naît le 30 janvier 1887. Il eut aussi avant cela un fils mort en bas âge.

Louis Cyr s’inscrit dans une compétition d’hommes forts en mars 1885, à Québec, contre le champion canadien des hommes forts, David Michaud. Cyr soulève une barre à disques de 218 lb d’une seule main (contre 158 lb pour Michaud) et une masse de 2369 lb sur son dos (contre 2010 lb pour son adversaire) remportant ainsi le titre d’homme le plus fort du Canada.

Louis Cyr et la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal

Le 2 novembre 1889, lors d’une cérémonie organisée par la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, le président, Laurent-Olivier David, en compagnie du premier ministre de la province de Québec, Honoré Mercier, et du futur premier ministre du Canada, Wilfrid Laurier, a remis à Louis Cyr la ceinture FORTISSIMO pour souligner ses nombreux exploits et son apport à la promotion de la nation canadienne-française.

En 1892, Louis Cyr remporta le titre de Champion mondial. Dans le cadre de ses tournées européennes et américaines, Louis Cyr avait accepté d’être accompagné d’un représentant de la SSJB qui, en plus de le représenter aux yeux du monde comme un héros canadien-français, faisait la promotion du peuple canadien-français. Sans même le mentionner, on comprend bien en effet que Louis Cyr a su incarner la détermination et la survivance des Canadiens-français de l’époque. Grâce à l’initiative de Ben Weider, culturiste, et du père Marcel de la Sablonnière, cette ceinture fut longtemps exhibée au petit Musée Louis-Cyr du Centre des loisirs Immaculée-Conception de Montréal avant d’être remise au Musée Louis-Cyr de Saint-Jean-de-Matha en juillet 2002. Celui que l’on surnommait le « Samson canadien » meurt d’une néphrite le 10 novembre 1912 à l’âge de 49 ans à Montréal dans la maison de sa fille et de son gendre, le docteur Zénon Maxime Aumont. Il est enterré le 14 novembre à Saint-Jean-de-Matha, où son corps repose encore.

Des exploits hors du commun

Alors que certains des faits et accomplissements de Cyr ont été exagérés avec le temps, quelques-uns sont documentés et restent impressionnants. Parmi ceux-ci : soulever sur son dos une plate-forme sur laquelle prennent place 18 hommes (4336 lb); soulever 551 lb avec le majeur de sa main droite; pousser un wagon sur un plan incliné; lever 273 lb au-dessus de sa tête avec sa main droite. Il accomplit sa plus grande prouesse le 27 mai 1895, parvenant à supporter 4336 lb sur son dos. Une autre de ses démonstrations très remarquée eut lieu le 12 octobre 1891 à Montréal : à cette occasion, il retient quatre chevaux, disposés de telle manière que deux paires de chevaux exercent une traction dans des directions opposées. •••

Sources : Ben Weider et E.Z. Massicotte, Les hommes forts du Québec, Trois-Pistoles, Éditions Trois-Pistoles, 1999, 325 p.

Victor-Lévy Beaulieu et André Morin, Louis Cyr, l’homme le plus fort du monde, essai, Trois- Pistoles, Éditions Trois-Pistoles, 2014, 286 p. Paul Ohl, Louis Cyr, Montréal, Éditions Libre Expression, 2005, 428 p.

Le Musée Louis-Cyr de Saint-Jean-de-Matha et L’Écho des XI, publication de la Société d’histoire des XI.

Encyclopédie Wikipédia.

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