Manifestation à Montréal pour dénoncer l’effritement du français

Une magnifique démonstration de l’amour et de l’importance du français chez nos jeunes.  Bravo au Mouvement des jeunes souverainistes et Accent Montréal pour cette action. La Société Saint-Jean-Baptiste est toujours fière de participer et de collaborer avec des citoyens si engagés.

Merci aussi à Sébastien Ricard dont le discours a invité les citoyens à s’engager entièrement dans le politique pour combattre le recul du français. Quand à notre Présidente, elle a rappelé l’importance de poser des gestes à tous les jours, notamment en encourageant l’art en français. « La meilleure façon de protéger notre langue est de faire du Québec un pays », a-t-elle conclu.

 

 

Reportage de Camille Lalancette  |  JOURNAL DE MONTRÉAL

Environ 250 personnes, jeunes et moins jeunes, ont répondu samedi à l’appel du Mouvement des jeunes souverainistes à manifester pour la préservation du français au Québec.

Devant l’hôtel de ville de Montréal, ces défenseurs du français ont dénoncé les maigres efforts des dirigeants pour garder la langue bien vivante.

Le récent dossier du Journal de Montréal sur la faible utilisation du français dans les commerces du centre-ville de la métropole en a choqué plusieurs, mais ne les a pas surpris.

«On reconnaît que le français à Montréal est en déclin, mais aussi au Québec en entier. Je trouve ça déplorable qu’on injecte plus de fonds dans le système d’éducation anglophone au détriment du système francophone», a dit Esteban Carrillo, qui est membre du Mouvement des jeunes souverainistes (MJS).

Le Mouvement y va de deux revendications afin de rétablir l’usage du français.

Premièrement, on souhaite l’instauration d’un comité de la langue française au sein de l’administration de la mairesse de Montréal, Valérie Plante. Le refus de celle-ci «de le considérer de manière sérieuse» au dernier conseil de ville a mis Esteban Carrillo dans tous ses états.

La deuxième concerne le retrait de deux projets compris dans le projet de loi 66, «qui consiste essentiellement à donner 750 M$ pour accélérer l’agrandissement du Collège Dawson et de l’Université McGill», a relaté M. Carrillo.

 

Le français non partisan

Les manifestants sentent que les décisions ne sont pas prises en fonction de l’état critique de la langue.

«Le débat sur la langue ne devrait même pas être partisan. C’est une aberration en soit. Je pense qu’au Québec, s’il y a bien un enjeu où on devrait être capables de se concerter, c’est celui de la langue», a lancé le président des Jeunes péquistes, Alec Ordon.

Angélina Fioramore, qui est membre du MJS, craint que la lutte pour la défense du français ne soit pas suffisante en ce moment.

«Je pense que le français est une langue menacée en Amérique du Nord, c’est pour ça qu’on doit la mettre encore plus de l’avant pour s’assurer qu’elle soit protégée et qu’elle soit utilisée», a-t-elle lancé.

 

La place des minorités

Les langues autochtones font aussi partie des efforts de préservation proposés par le MJS.

«Le débat francophone en Amérique du Nord est le même que le débat autochtone à des échelles différentes. C’est-à-dire que l’État québécois protège d’une certaine façon le français, mais a beaucoup de misère à protéger les langues autochtones», a fait remarquer Esteban Carrillo, qui croit que l’on devrait célébrer toutes les minorités linguistiques, en particulier les langues autochtones.

La députée de Québec solidaire Ruba Ghazal est québéco-palestinienne et se présente comme souverainiste et militante pour le français. Elle déplore que l’effritement du français soit mis sur le dos des immigrants ou des minorités.

«[Les minorités visibles] ne se sentent pas concernées et se sentent exclues ou même culpabilisées», a-t-elle exposé.

«Ce n’est pas un débat individualisé, c’est le système [qui tend vers ce résultat] et c’est pourquoi ça prend des modifications à la Charte de la langue française pour la renforcer», a-t-elle dit.

«Ce n’est pas juste un débat qui concerne uniquement les francophones de souche. Il y a quelque chose de plus universel dans la défense de la langue française», a-t-elle conclu.