Mobilisation contre l’augmentation des droits d’inscription pour les étudiants français au Québec

LE PARISIEN | 2 MAI 2014

DRAPEAUquébecfrance

FRAIS DE SCOLARITÉ | ENTENTE FRANCE-QUÉBEC DE 1978 | 12 000 ÉTUDIANTS FRANÇAIS

12 000 étudiants français par an pourraient devoir payer 3 fois plus cher leurs études au Canada : la contestation se met en place.

Les étudiants français aux Québec craignent une augmentation des frais d’inscription en université depuis les déclarations du nouveau Premier ministre québécois, Philippe Couillard. Ceux-ci pourraient être alignés sur ceux demandés aux étudiants canadiens en dépit d’un accord franco-québécois datant de 1978, accordant aux étudiants français de payer les mêmes droits que les étudiants québécois. […]

«Depuis 1978 une entente de réciprocité universitaire lie la France et le Québec. Selon les termes de l’entente, les Québécois qui étudient à l’université en France paient les mêmes droits de scolarité que les Français et vice-versa. Si le nombre de Québécois qui partent étudier en France stagne à environ un millier par année depuis longtemps, le nombre de Français qui viennent étudier au Québec est en augmentation constante: depuis 2006, ce nombre a augmenté de 37% pour atteindre 8798 étudiants temps plein à l’automne 2010 (derniers chiffres disponibles du MELS). Or, de ce nombre, une bonne proportion choisit d’étudier dans les universités anglaises du Québec, se payant ainsi le rêve américain à un prix défiant toute concurrence. Ainsi à l’automne 2012, McGill accueillait-elle à elle seule 1161 français.

Afin de répondre aux termes de l’entente, chacun de ces étudiants est donc subventionné à la hauteur d’une dizaine de milliers de dollars par année par le gouvernement du Québec, ce qui représente la rondelette somme de 20 millions de dollars pour les Français étudiant à McGill et Concordia, somme qui augmente d’environ 10% par année. Il tombe sous le sens que payer pour l’anglicisation de milliers de jeunes français constitue un détournement majeur de l’esprit de l’accord Québec-France. Surtout à l’heure où le budget de l’état implose et où nos universités doivent se soumettre à d’importantes coupures budgétaires. Il est temps de revoir les termes de l’entente de réciprocité pour corriger ce qui constitue une flagrante aberration. Une telle révision de l’entente nous ferait économiser beaucoup d’argent tout en donnant un petit coup de frein à l’anglicisation de Montréal.»


Frédéric Lacroix, Ph.D. Ing.

Les inquiétudes de la France s’approfondissent fin mars avec les déclarations du nouveau Premier ministre Philippe Couillard, chef du Parti libéral du Québec. Alors en pleine campagne législative, il recommande précisément que l’ensemble des étudiants francophones payent les mêmes droits d’inscription que les étudiants canadiens. Cette décision romprait alors l’accord vieux de 36 ans (1978) signé entre la France et le Québec, accordant aux étudiants français de payer les mêmes droits d’inscription que les étudiants québécois.

Dans les faits, un étudiant français débourse actuellement 2 300 dollars pour une année en premier cycle. Cette réforme ferait monter la note au même prix que pour les autres étudiants canadiens, c’est-à-dire 6 300 dollars. Cette somme reste toutefois inférieure aux droits déboursés par les autres étudiants internationaux, environ 15 000 dollars. Mais l’augmentation alarme néanmoins les étudiants français au Québec, qui ne savent pas s’ils pourront terminer leurs études dans la Belle Province. D’autres craignent déjà de voir le nombre d’étudiants français diminuer drastiquement outre-atlantique. […]

 

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