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Mélissa François |  Radio-Canada

 

La statue du premier des premiers ministres du Canada, John A. Macdonald, au centre-ville de Montréal, a été aspergée de peinture rouge pour une troisième fois depuis novembre, dans la nuit de jeudi à vendredi. La Ville de Montréal répète qu’elle n’a pas l’intention de la retirer.

Un groupe anonyme revendique l’action « en appui au retrait récent de la statue de John A. Macdonald dans la ville de Victoria en Colombie-Britannique » survenu après que le conseil municipal eut condamné le rôle qu’il a joué dans la création des pensionnats autochtones.

« Nous exigeons que les autorités de la Ville de Montréal prennent des mesures, tout comme la Ville de Victoria, pour retirer le monument de Macdonald », lit-on dans un communiqué publié par No Borders Media, un média qui se définit comme étant « anticapitaliste et anticolonial ».

« Montréal entreprend déjà le processus longtemps attendu de renommer la rue Amherst [qui porte le nom d’un autre raciste colonial qui préconisait l’extermination des peuples autochtones] », ajoute-t-il.

Le geste de vandalisme survient alors que le débat sur certains lieux ou statues de héros de l’époque coloniale fait rage.

Responsable de l’entretien de la statue vandalisée, la Ville devrait avoir terminé le nettoyage samedi.

La statue de Macdonald située à la place du Canada, en plein cœur du centre-ville de Montréal, avait été vandalisée en novembre, et un peu plus tôt cet été.

 

La statue est là pour rester, dit la Ville de Montréal

« La question du retrait de la statue de John A. Macdonald n’est pas à l’étude », a indiqué une porte-parole de la Ville dans un courriel envoyé à Radio-Canada.

« La Ville s’inscrit davantage dans la réflexion d’ajouter des références culturelles et historiques des peuples autochtones plutôt que de déboulonner celles existantes », ajoute-t-on.

Invoquant la « mémoire collective », Frédéric Bastien, professeur d’histoire au Collège Dawson, croit que retirer la statue de l’espace public ne fera pas avancer le débat.

Il serait préférable d’ajouter une « statue d’un Autochtone méritoire », a-t-il soutenu sur les ondes d’ICI RDI.

[John A. Macdonald] est dans notre mémoire collective non pas pour les politiques autochtones qu’on lui reproche, mais bien parce que c’était un des fondateurs du Canada moderne.

 

Frédéric Bastien,
professeur d’histoire au Collège Dawson

Le professeur d’histoire ajoute que la pensée de John A. Macdonald n’était pas éloignée de celle du reste de la population de son époque, et qu’il ne s’agit pas de déboulonner une statue pour faire disparaître ce pan de l’histoire canadienne.

« Ce qu’on reproche à John A. Macdonald, par exemple les pensionnats autochtones, tout le monde pensait comme lui à son époque, même les progressistes. Ça faisait l’unanimité. Les Autochtones étaient vus comme des sauvages. Bien sûr, c’était une erreur, mais les gens le pensaient sincèrement. »

L’anthropologue et spécialiste des questions autochtones Pierre Trudel ne va pas tout à fait dans le même sens.

« On est en voie d’équilibrer une mémoire collective qui ne devrait pas être figée. Nos nouvelles valeurs peuvent nous amener à revoir notre toponymie, nos monuments. Ce n’est pas une mauvaise chose que de réfléchir là-dessus », a-t-il dit à ICI RDI.

Radio-Canada a récemment appris que la Ville de Montréal s’apprêtait à former un comité autochtone pour dresser une liste de noms afin de rebaptiser la rue nommée en l’honneur de l’officier britannique Jeffery Amherst, accusé d’avoir voulu exterminer les Autochtones

 

 

 

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