Québécoises, Québécois,
Chaque année à pareille date, je sens monter en nous quelque chose comme un grand feu de joie. Sans doute, cette bouffée de chaleur incandescente qui, passé le solstice, fait grimper nos thermostats, n’est autre que le produit de nos plus belles espérances pour le Québec.
Même dans nos pires hivernements, la Saint-Jean donne toujours à redécouvrir, heureusement, l’invincible été qui se terre en nos cœurs.
Riches légataires d’un passé aussi réel que légendaire, nous aurons su résister à toutes les intempéries pour demeurer à flots sur les eaux agitées de l’Histoire.
Si la Fête nationale est l’occasion par excellence de se remémorer tout le chemin parcouru jusqu’ici, elle nous enjoint au même titre à garder le cap vers ce que j’aime à concevoir comme notre véritable maître : l’avenir.
À qui sait écouter, la Fête rappellera en musiques que notre destin se veut une symphonie encore inachevée. À qui aime danser, elle saura marquer la cadence pour que jamais l’espoir ne perde pied.
Du reste, ce dimanche, en même temps que nous célébrerons en bleu et blanc, je souhaiterais que nous prenions mieux la mesure des écueils qui se posent à nous par les temps qui courent.
En ce qui concerne nos plus précieux dénominateurs communs, le Québec traverse une zone de turbulences dont l’issue demeure encore incertaine.
L’affaire de la loi 99, qui met directement en jeu nos fondements démocratiques comme peuple, en est venue à ébranler jusqu’à nos droits les plus élémentaires à l’autodétermination.
Le fiasco de la francisation, assorti des reculs inacceptables essuyés par notre langue commune dans presque toutes les sphères de notre vie publique et institutionnelle, ne sont pas à prendre à la légère…
Et que dire de tous ces consensus exprimés par nos élu-e-s à l’Assemblée nationale mais qui, trop souvent, frappent le mur du Parlement canadien, cela en moultes matières : santé, environnement, culture, immigration, emploi, économie, investissements, fiscalité, transports, affaires constitutionnelles !
Par-delà nos allégeances, ensemble, puissions-nous donc trouver la force pour que ce Québec que nous aimons tant, relève fièrement l’échine et s’épanouisse pleinement, dans l’intérêt commun et celui des générations à venir. Après tout, aimer suggère, par définition, une énorme responsabilité, dixit Gilles Vigneault…
Alors, en ce jour fleurdelisé, soyons responsables : rêvons à fond le rêve québécois ! Ne renonçons à rien !
De part et d’autre du fleuve géant, de Radisson à New Carlisle, embrassons le Québec sous toutes ses plus majestueuses coutures, tissées et métissées, sans oublier de saluer, en toute solidarité, nos frères et sœurs des Premières nations !
Qu’importe d’où l’on vient, ce qui compte par-dessus tout, c’est où nous allons tous ensemble ! Et pour cause… Nous irons loin !
Bonne Fête nationale !
Maxime Laporte
Président général, Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal