Non à une histoire du Québec diluée

Article de Louis Pelletier paru dans L’Action le 5 février 2010.

«Pourquoi les Américains sont-ils aussi patriotes ? C’est parce qu’ils connaissent leur histoire», a déclaré Yvon Blanchet ici avec Chantale Trottier et de Mario Beaulieu.

«Ma petite-fille, Florence, vient d’entreprendre son secondaire. Je tiens à ce qu’elle sache d’où elle vient, comme Québécoise, avant de savoir où elle va.»
C’est ce qu’a fait valoir, avec une émotion bien perceptible, Jean-Pierre Sansregret. Le Paulois bien connu a enseigné l’histoire au secondaire pendant 34 ans. «Notre histoire, reconnaît-il, a été par moments divinisée avec des héros tels Champlain et Iberville. Mais depuis, au niveau pédagogique, à force d’être dans le vent, on oublie que derrière chaque événement, il y a des causes et des conséquences.»

Jean-Pierre Sansregret a rallié mercredi la Coalition pour l’histoire. Celle-ci dénonce la quasi absence de cours sur l’histoire du Québec ou la société québécoise.

«Ceux qui ont bâti ce pays, a déclaré le président de la Société nationale des Québécois de Lanaudière, Yvon Blanchet, méritent d’être connus.» Le retraité de l’enseignement croit que, sans une réforme majeure, nous risquons de donner raison à Lord Durham en devenant un peuple sans histoire.

D’enchaîner le président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, Mario Beaulieu, ce n’est pas la première fois que le programme d’histoire est dénoncé. «Les élèves du primaire devaient être sensibilisés sur nos origines trois heures par semaine dès la troisième année. C’est plutôt une heure par semaine pour un cours d’histoire du Canada. N’oublions pas que la langue, l’histoire et la culture sont les piliers de l’identité nationale.»

En 1995, 25 cégeps offraient un cours d’histoire du Québec. Il n’y en a plus maintenant que dans 11 collèges, dont Joliette. «Des milliers de cégépiens n’ont plus de cours d’histoire. Cette situation va se répercuter au niveau des universités», a déploré le directeur de l’Association des professeurs d’histoire des cégeps, Gilles Laporte.

Le Mouvement national des Québécois appuie sans réserve la coalition. «Notre identité et notre histoire sont intimement liées. Je crois qu’on peut faire bouger les choses», a confié sa présidente, Chantale Trottier.

Une pétition pour la promotion de l’enseignement de l’histoire au Québec circule présentement. On réclame notamment que les finissants du niveau collégial puissent reconnaître les fondements historiques du Québec contemporain. Plus de 2 000 personnes ont déjà signé le document qu’on peut obtenir au www.coalitionhistoire.org

Des exemplaires ont été distribués à la SNQL, 414 Beaudry Nord à Joliette, et dans plusieurs bibliothèques.

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