Ottawa, une capitale bilingue? «Sorry, I don’t speak French»

Guillaume St-Pierre | Journal de Québec

 

Notre journaliste du Bureau parlementaire Guillaume St-Pierre (à gauche sur la photo) a testé le bilinguisme dans la ville d’Ottawa pendant une journée entière. Comme ce fut le cas à de nombreux endroits, il a été impossible de se faire servir en français au populaire café Bridgehead, situé tout près du Parlement.

 

OTTAWA | Ottawa a beau être officiellement bilingue depuis l’hiver, une simple promenade en ville permet de constater que le français y est pratiquement absent. Et cela, même si le fédéral rêvait il y a 50 ans d’une capitale où les deux langues officielles du pays cohabiteraient « sur un pied d’égalité ».

 

Graham Fraser

Ottawa est-elle la capitale de tous les Canadiens, francophones comme anglophones ?   « Si j’étais francophone unilingue, est-ce que j’aurais l’impression d’être dans la capitale de mon pays, juste en me promenant dans les rues d’Ottawa ? Poser la question c’est y répondre », tranche sans appel l’ex-commissaire aux langues officielles, Graham Fraser.

 

Le français absent

Aux yeux de la loi ontarienne, la capitale fédérale est officiellement bilingue depuis l’hiver.

Mais concrètement, qu’en est-il de la place du français dans la capitale ? Si la Ville garantit des services municipaux en français à ses citoyens, cette langue est quasiment absente de l’espace public. Le Journal a fait, entre autres, trois constats qui le démontrent :

  • Même le fédéral n’applique pas ses propres règlements pour assurer la visibilité du français à Ottawa.
  • Obtenir du service dans la langue de Molière dans les cafés, restaurants et commerces relève de l’exploit, même près du Parlement et dans les quartiers touristiques.
  • La rareté du français dans l’espace public à Ottawa heurte aussi les immigrants francophones, qui pensent atterrir dans la capitale d’un pays réellement bilingue.

« Il y a du bilinguisme pour les services fédéraux, provinciaux et municipaux », explique le commissaire aux services en français de l’Ontario, François Boileau.

« Mais on ne peut pas dire qu’on se sent dans une ville bilingue », ajoute le chien de garde des quelque 600 000 Franco-Ontariens.

 

Officiellement bilingue

Essentiellement, la loi ontarienne donne un caractère plus durable à la politique linguistique de la ville adoptée en 2001. Cette politique assure aux 150 000 francophones d’Ottawa des services municipaux dans leur langue, comme les correspondances et des programmes de loisirs. Mais règle générale, s’exprimer en français dans la rue ou dans les commerces provoque cette réponse : « Sorry, I don’t speak French ».

Le statut bilingue d’Ottawa a été annoncé sans tambour ni trompette, le 14 décembre dernier. La nouvelle a été ignorée par les partis fédéraux — ainsi que par le premier ministre Justin Trudeau — et le gouvernement du Québec. Une indifférence qui a choqué les militants francophones derrière ce projet.

La nouvelle loi est loin de faire l’unanimité. Elle est pour certains une avancée majeure, car elle garantirait le respect des droits linguistiques à long terme. Mais pour d’autres, la législation n’accomplit strictement rien de neuf en plus de manquer cruellement d’ambition.

La désignation bilingue officielle a d’ailleurs été férocement combattue pendant des années par une forte majorité de conseillers municipaux ottaviens, dont le maire actuel Jim Watson.

 


Même le fédéral refuse de suivre ses règles sur le français

Le gouvernement fédéral échoue à faire appliquer ses propres règlements en matière de langues officielles, qui obligent ses locataires à faire la promotion du français dans la ville d’Ottawa.

Le Journal a constaté que de nombreux commerces du quartier touristique de la ville — le marché By — n’offrent encore ni service ni menu en français. Et cela, même s’ils ont l’obligation légale de le faire.

En effet, le fédéral est propriétaire de dizaines de logements commerciaux dans ce secteur. Tous ses locataires sont tenus, en vertu de leur bail, de respecter des standards de bilinguisme.

Mais depuis des années, la Commission de la capitale nationale (CCN), l’agence fédérale responsable de gérer les propriétés du gouvernement à Ottawa, n’arrive pas à faire respecter à la lettre ces obligations linguistiques.

La nonchalance de la CCN dans ce dossier lui a valu un blâme sévère du chien de garde des langues officielles du fédéral, au printemps 2017. L’enquête du Commissariat aux langues officielles a démontré que la CCN n’a pas pris « les mesures appropriées » pour « faire en sorte que les clauses linguistiques soient respectées ».

 

Mécanisme « vigoureux »

Dans un échange de courriels, la CCN assure, par la voix d’un porte-parole, avoir « instauré un mécanisme de vérification plus vigoureux ». L’agence fédérale « continue de faire des inspections régulièrement, chaque trois mois, avec tous ses locataires commerciaux assujettis aux exigences en matière de langues officielles », écrit Cédric Pelletier.

Or, Le Journal s’est rendu récemment dans une dizaine d’établissements gérés par la CCN. La vaste majorité d’entre eux n’offraient soit pas de service ou de menus en français, soit ni l’un ni l’autre. Sans parler de l’affichage commercial, qui doit, selon les clauses du bail, être bilingue.

Un employé qui souhaite conserver l’anonymat soutient que la CCN n’a jamais fait de suivi avec son établissement au cours des 12 dernières années concernant le bilinguisme.

« On ne nous a jamais dit que nous avions quoi que ce soit d’écrit dans notre bail, soutient le gérant d’un restaurant. Et nous n’avons jamais vu personne de la CCN ici, sauf peut-être de façon anonyme. »

 

Transparence

Il est difficile de savoir si la CCN a réellement corrigé la situation qui perdure depuis des années. La loi ne permet pas au Commissariat aux langues officielles de rendre publics ses enquêtes ni les suivis d’enquête.

« Le Commissariat est en train de faire le suivi à l’enquête et aux recommandations faites en avril 2017 », répond une porte-parole, Sylvie Lépine.

La principale association de défense des droits des francophones d’Ottawa demande « plus de transparence » en la matière. Surtout lorsque les enquêtes visent des agences fédérales comme la CCN.

« C’est la moindre des choses que les recommandations et les suivis soient accessibles au public et surtout aux journalistes », soutient la présidente de l’Association des communautés francophones d’Ottawa (ACFO Ottawa), Soukaina Boutiyeb.

 

Des francos en masse à Ottawa

  • Ils sont 150 000 à Ottawa sur une population totale de 925 000, soit 16,2 % de la population
  • 551 000 Franco-Ontariens, soit 4,1 % de la population de la province
  • 54 % des francophones hors Québec habitent en Ontario, sur un total de 1 024 000 au pays
  • 1500 francophones ont quitté l’Ontario pour s’établir au Québec l’an dernier
Source : données du recensement 2016 de Statistique Canada

Ce que les gens rencontrés au hasard dans les rues d’Ottawa en pensent…

« Je n’essaie même pas de m’adresser aux gens en français dans les commerces [à Ottawa]. Je sais que je n’aurai pas de service. Si je vais au centre d’achat, c’est indiqué nulle part qu’il y a du service en français. Même à Gatineau, dans certains commerces, tu te fais servir en anglais. »

Mylène, qui habite à Cantley, au Québec


« Personnellement, j’aimerais bien qu’Ottawa soit réellement bilingue. On dit que le Canada est bilingue, en tant que capitale, je pense que c’est un must. Les commerces, les menus, cela devrait être bilingue. Pas juste les services gouvernementaux. Jim Watson est un bon maire, mais pas pour faire la promotion du français. »

– Micheline Laprade, qui demeure à Gatineau



« Lorsque j’étais propriétaire d’immeubles à Ottawa, les étudiants français que j’hébergeais étaient surpris de devoir autant parler anglais à Ottawa. On a fait une vingtaine de voyages en Asie du Sud-Est, et les gens s’expriment plus facilement en français dans les commerces qu’ici même à Ottawa. »

– Marc Lalonde, qui réside à Gatineau



« Je n’avais pas d’attentes par rapport à la langue en arrivant à Ottawa. Mais j’ai été surprise d’entendre autant de français et de me faire accueillir dans certains lieux touristiques et des commerces avec un “Hello, bonjour”. »

– Maja McGill, une touriste d’Angleterre


Grande désillusion des immigrants

De nombreux immigrants francophones qui s’établissent à Ottawa tombent des nues lorsqu’ils réalisent que la capitale n’est pas aussi bilingue qu’ils le pensent.

« C’est inquiétant, parce qu’on leur donne une belle image du caractère bilingue de la ville d’Ottawa et à la fin, ils se rendent compte qu’ils ne peuvent pas survivre en français », déplore la présidente du principal organisme qui défend les droits des francophones d’Ottawa­­­, Soukaina­­­ Boutiyeb.

« Ce sont des gens vulnérables », insiste-t-elle.

Cette tendance inquiète la communauté francophone d’Ottawa, qui compte sur un apport accru d’immigrants pour assurer son avenir, explique Mme Boutiyeb, originaire du Maroc.

« Plusieurs finissent par s’établir au Québec », déplore-t-elle.

De nouveaux arrivants s’empressent donc d’apprendre l’anglais après leur arrivée dans la capitale fédérale, afin de faciliter leur intégration ou de trouver un travail.

« Le nombre de jobs est limité en français, explique un intervenant auprès des nouveaux arrivants, Saint-Phard Désir. L’effet de surprise est là pour la majorité des nouveaux arrivants. »

 

Déchanter

Nadine et Fabien Kaléngayi, des réfugiés congolais, sont débarqués dans la capitale fédérale avec leurs enfants durant l’hiver dernier. Tous les membres de la famille ont dû apprendre l’anglais puisque le français ne leur permettait pas d’y vivre.

Nadine et Fabien Kaléngayi ont fait l’expérience de ce rude atterrissage linguistique lorsqu’ils sont débarqués dans la capitale fédérale, l’hiver dernier. Ils se sont rapidement tournés vers un organisme communautaire qui offre des cours d’anglais gratuits.

Il s’agissait, pour eux, d’une question de survie.

« Non, Ottawa n’est pas bilingue. De manière officielle, c’est bilingue. Mais combien de personnes parlent réellement les deux langues ? Et on les parle où ? C’est ça, le grand problème. Dans le bus, dans le marché, on vous aborde qu’en anglais », confie M. Kaléngayi, un réfugié congolais récemment établi à Ottawa avec sa femme et ses deux enfants.

Originaire du Gabon, Bertin Obiang a passé 12 ans à Trois-Rivières. Les perspectives d’emploi alléchantes l’ont attiré vers Ottawa l’hiver dernier. Il croyait bien que son anglais fonctionnel lui permettrait de se faire une place sur le marché du travail. Mais il a vite déchanté. On lui a rapidement fait comprendre que son niveau de langue n’était pas assez bon.

« Je me suis dit que ce ne serait pas vraiment un handicap d’avoir un anglais de base, explique-t-il. Là, je me suis buté à la réalité. »

« Ce matin, j’étais dans un salon de l’emploi, et tout le monde ne parlait qu’en anglais. C’est frustrant », ajoute-t-il.

26 330 immigrants dont le français est la première langue officielle parlée à Ottawa

Source : Statistique canada

 

Image trompeuse

Ironiquement, les formulaires d’immigration bilingues du gouvernement canadien peuvent laisser croire à tort à ceux qui cherchent à s’établir au Canada que le français est utilisé partout au pays, croit l’ex-commissaire aux langues officielles, Graham Fraser.

« Sur internet, toutes les informations sont dans les deux langues officielles. Cela induit en erreur les immigrants potentiels », note l’ancien journaliste, aujourd’hui chercheur à l’Université d’Ottawa.

 

Explosion de plaintes pour l’absence de français

 

Le torchon brûle entre le chien de garde des quelque 600 000 Franco-Ontariens et la Ville d’Ottawa, qui refuse de se soumettre à son autorité, malgré l’adoption d’une loi officialisant le caractère bilingue de la capitale et l’explosion des plaintes.

Le Commissariat aux services en français de l’Ontario a la responsa­bilité d’entendre les plaintes de citoyens estimant leurs droits linguistiques lésés. Mais la Ville d’Ottawa refuse de lui offrir sa coopération, sous prétexte que cet agent du parlement ontarien n’a pas l’autorité en la matière.

« Je pense que j’ai toujours eu la compétence d’enquêter. La Ville n’est pas d’accord avec moi. Je pense que la nouvelle loi renforce le fait que j’ai le droit d’enquêter sur les plaintes concernant des manquements sur les services en français dans la ville d’Ottawa », argue le commissaire François Boileau.

L’administration municipale prétend de son côté que le « projet de loi ne statue pas sur le mandat ou les pouvoirs du commissaire aux services en français, tout comme il n’y apporte aucun changement ».

 

Plus de plaintes

Comment peut-on qualifier les relations entre la capitale fédérale et M. Boileau ? Ce dernier prend une longue pause avant de répondre.

« Ce n’est pas un grand succès en ce moment, dit-il, prudent. On s’obstine sur des assises juridictionnelles et non pas sur comment on peut mieux desservir les citoyens d’Ottawa. »

De son côté, la Ville préfère gérer à l’interne la résolution des plaintes de citoyens, au lieu de s’exposer à la critique du commissaire indépendant. Des plaintes qui se sont d’ailleurs multipliées l’an dernier, passant de 23 en 2016 à 47 en 2017.

La Ville d’Ottawa admet que la loi officialisant son statut bilingue n’étend pas son obligation d’offrir encore plus de services en français. Elle y voit plutôt la preuve du « bien-fondé de l’approche actuelle ».

 

Tribunaux

Il n’est pas impossible que le bras de fer entre le commissaire Boileau et la Ville se transporte devant les tribunaux.

« J’espère qu’on n’aura pas à se rendre jusque là. Je veux construire un dialogue », propose-t-il, diplomate.

D’ici là, M. Boileau va continuer d’enquêter sur la capitale fédérale dans la mesure du possible. Il soutient toutefois que cela est « difficile lorsque l’autre partie n’envoie pas les documents qu’on souhaite obtenir ».


Des francophones déçus de Justin Trudeau

Des citoyens qui ont milité pour faire d’Ottawa une ville officiellement bilingue déplorent le manque d’intérêt de la classe politique pour ce projet, dont celui du premier ministre Justin Trudeau.

« Il n’y a eu aucun leadership des élus fédéraux », lance une militante de la première heure et professeure à l’Université d’Ottawa, Linda Cardinal.

M. Trudeau avait créé la polémique en refusant de donner son soutien à la cause, en 2016. Interpellé sur le sujet par Radio-Canada dans une entrevue-bilan de la même année, il avait renvoyé la balle à l’animateur, lui demandant si Gatineau serait prête à en faire autant. Ce à quoi le journaliste avait répondu que ce n’est pas Gatineau, mais bien Ottawa qui est la capitale du pays.

« C’est triste, le manque d’appui de M. Trudeau. Il a manqué à son devoir d’homme d’État », soutient Mme Cardinal, dont l’avis est partagé par une poignée de militants interrogés.

Un conseiller municipal francophone d’Ottawa, Mathieu Fleury, est aussi déçu « du manque de soutien des élus fédéraux et municipaux ».

Plusieurs intervenants interrogés se désolent que la reconnaissance du bilinguisme officiel d’Ottawa, l’hiver dernier, n’ait pas été soulignée par la classe politique à Ottawa.

Interrogé à ce sujet, le bureau de la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, a affirmé qu’il « salue » l’initiative « historique » de l’Ontario.

 

Québec discret

« Nos deux langues officielles sont une priorité pour notre gouvernement. Nous sommes fermement engagés à promouvoir leur utilisation et à soutenir nos communautés de langues officielles en situation minoritaire », déclare un porte-parole, Simon Ross.

Plusieurs activistes déplorent également le silence du Québec. « Il me semble que le gouvernement québécois aurait pu nous féliciter », laisse tomber Mme Cardinal.

Le bureau du ministre responsable des Affaires intergouvernementales, Jean-Marc Fournier, a tenu à souligner « qu’il se réjouit du bilinguisme officiel de la Ville d’Ottawa ».


De l’argent qui dort dans les coffres

Le gouvernement fédéral et la Ville d’Ottawa ne savent toujours pas comment ils utiliseront les fonds débloqués pour faire la promotion du bilinguisme dans la capitale fédérale, sept mois après que la municipalité eut obtenu son statut bilingue.

La ministre Joly a annoncé en mars 500 millions $ supplémentaires pour aider les communautés francophones hors Québec. De ce montant, 2,5 M$ ont été débloqués pour financer « des initiatives menées par des partenaires comme la Ville d’Ottawa ou des organismes communautaires qui favoriseront le caractère bilingue de la capitale du Canada ».

À quoi servira cet argent ? Personne ne semble le savoir.

« Les détails sur la façon dont les fonds seront affectés n’ont pas encore été annoncés. La Ville ne détient aucune information pour le moment », affirme une porte-parole, Kina Leclair.

 

Volonté

Même son de cloche à Patrimoine canadien.

« Il n’y a pas encore de ventilation connue » pour ces sommes d’argent, répond un porte-parole­­­, Tim Warmington. Les fonds seront attribués à des partenaires, dont la Ville, sur la base des projets qu’ils soumettront au ministère du Patrimoine canadien. »

Quoi qu’il en soit, de nombreuses personnes interrogées soutiennent qu’un réel bilinguisme officiel à Ottawa passe par un véritable engagement du fédéral.

Mais pour l’instant, il n’y a « pas de volonté politique pour faire d’Ottawa une ville bilingue pour vrai », croit l’ancien journaliste Graham Fraser.

Si le politique tarde à s’orga­niser, le milieu communautaire, lui, réfléchit déjà à la façon dont il souhaite utiliser les fonds, assure Soukaina Boutiyeb, présidente de l’Association des communautés francophones d’Ottawa.


Un écran de fumée, selon des experts

« Électoraliste », « purement symbolique », « célébration du statu quo » : la reconnaissance du statut bilingue de la Ville d’Ottawa par la province de l’Ontario est critiquée par plusieurs ténors de la francophonie.

L’avocat Mark Power est un de ceux qui doutent des retombées réelles de la désignation bilingue de la capitale fédérale.

« Ça ne change rien, tranche-t-il. Quand on adopte le statu quo lorsqu’on est minoritaire, on recule. Des villes comme Montréal, Québec, Moncton ou Dieppe, sont bien plus bilingues qu’Ottawa. »

Le chien de garde des francophones de l’Ontario est aussi d’avis qu’il s’agit d’une mesure avant tout symbolique.

« L’annonce me réjouit, mais cela ne fait pas d’Ottawa une ville bilingue, observe le commissaire François Boileau. Ce n’est d’ailleurs écrit nulle part dans la nouvelle loi. »

M. Fraser, l’ancien commissaire aux langues officielles est aussi de cet avis.

Mais ceux qui se sont battus durant des années pour cette désignation n’en démordent pas : la loi ontarienne rend bel et bien Ottawa officiellement bilingue.

« Cela nous rend moins vulnérables de perdre nos droits », croit Mme Boutiyeb.

 

 

 

 

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