Article de Denise Bombardier paru dans Le Devoir du 27 novembre 2010.
Car il est tragique que les héritiers d’un peuple qui n’a connu aucune victoire collective, mais qui a plutôt accumulé les défaites, qui est déchiré en permanence au sujet de son avenir et se considère désormais comme corrompu, soient privés de la mémoire, si l’on se fie à l’étude de la Fondation Lionel-Groulx. La Coalition pour l’histoire, qui regroupe avant tout la Société Saint-Jean-Baptiste et la Fondation Lionel-Groulx, se mobilise devant cette étude accablante: 23 % seulement des cégépiens suivent des cours d’histoire et, de ce nombre, 8 % seulement ont des cours d’histoire du Québec. Dans 75 % des cégeps, le cours d’histoire a disparu. Autant dire qu’on l’a éradiqué.