2016 est enfin arrivé! Il était temps, car 2015 commençait sérieusement à sentir le suri…
Même Justin Trudeau paraît de plus en plus passé de mode.
L’élection de ce dernier au poste de Premier ministre du Canada fut présentée comme un acte de la Providence par nos chers médias en pâmoison qui, telles des mouches à miel, se pitchèrent à tour de rôle sur le nouveau roi pour l’adorer frénétiquement.
L’arrivée du Fils du Père, coïncidant avec le départ du diabolique Harper, devait censément rétablir la paix, la vertu et la fierté dans le royaume sacré du Canada. Le couronnement de Justin serait synonyme de dépassement civilisationnel ; une nouvelle ère, un grand pas pour l’Homme, l’accomplissement de la prophétie et de la Plénitude des temps…
Ainsi, il redorerait la réputation du Dominion à la Conférence de Paris sur les changements climatiques (en apparence seulement). Il nommerait un cabinet paritaire (en apparence seulement). Il demanderait pardon aux Premières nations (en apparence seulement) enjoignant même l’Église catholique et Dieu lui-même de suivre son exemple. Armé de ses torchons rouges, il accueillerait les réfugiés syriens dans un geste de grandeur morale tel qu’on en viendrait jusqu’à oublier tous les autres damnés de la terre qui souffrent en ce pays, à cet instant même… Question d’apparences…
En preux chevalier de l’unité canadienne, et pour sauver les apparences à l’égard du Canada anglais, il réaffirmerait avec arrogance qu’il «ne voit aucune raison pour rouvrir la constitution», crachant ainsi aux visages de ces dizaines de milliers de Québécois qui, le 19 octobre dernier, tombèrent lamentablement dans le panneau libéral en votant pour tous les poteaux du PLC, cela dans l’espoir de battre Harper. De manière prévisible, le résultat fut paradoxal : le Parti Conservateur, loin de reculer au Québec, aura plutôt réalisé des gains (!)…
N’avons-nous rien appris ?.. C’est pour le Bloc qu’il fallait voter!
Et toujours, les beaux sourires, fussent-ils niais. Et toujours, et partout, les mêmes belles paroles, fussent-elles insignifiantes. Rien de concret, rien de valable, rien qui ne puisse conférer un minimum de substance à ces palabres, à ces shows de boucane… Que de la poudre aux yeux! Au-delà de ce qui apparaît, il appert qu’il n’y en aura pas de révolution Trudeau. Soyons-en assurés. Et la lune de miel, déjà, s’estompe. Bientôt, ce sera l’éclipse.
Car, pendant ce temps : nominations de ministres anglophones, immixtions fédérales dans les affaires du Québec comme dans le dossier de l’aide médicale à mourir, négation additionnelle des droits des francophones de l’Ouest par la Cour suprême (Affaire Caron), le Canada qui attaque en cour la validité de notre loi 99… En veux-tu, en v’là! Sans parler d’Énergie Est, de la ligne 9B, et de tout ce qui, immanquablement, nous passera quand même sur le corps, peu importe la couleur du gouvernement à Ottawa… Ce que c’est que d’être un peuple annexé.
Par-delà l’autolâtrie des égoportraits qui ne manquent pas d’exciter tous les idolâtres prosternés dont nos supposés «chiens de garde» de la démocratie à Radio-Cadenas, transformés spontanément en «chouayens de garde» qui salivent à l’odeur des subventions, bref la Trudeaumanie 2.0 aura rapidement révélé la profondeur phénoménale de son pathétisme et de sa médiocrité.
Tout cela fait très «2015», n’est-ce pas… Il nous appartient à présent de passer à autre chose. À n’en point douter, il y a longtemps que le Canada, son monarchisme et ses apparats sont périmés… Le Peuple québécois mérite mieux que de se faire servir du réchauffé, du moisi, fût-il sous vernis de fraîcheur, de nouveauté et de changement…
Le seul véritable changement qui vaille, c’est notre indépendance nationale! Parce qu’on est en 2016, désormais, je nous souhaite d’être de plus en plus nombreux à en prendre conscience et à joindre le mouvement de ceux et celles qui veulent faire du Québec une république libre, française et moderne!
À nous de faire en sorte que l’élection fédérale de 2015 ait été l’une des dernières de notre histoire. Rien ne doit nous faire déroger de notre objectif! Gardons espoir! Continuons le combat! Maintenons le cap sur l’indépendance! Et assurément, nous vaincrons!
Maxime Laporte, avocat
Président, Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal